Une enfant voyageant seule sur un vol d'Air Algérie entre Montréal et Alger arrive délestée de ses papiers. Montréal (Canada). De notre correspondant Fatma-Zohra Habous ne se doutait pas, le 27 mai dernier, en emmenant sa fille de 6 ans à l'aéroport de Montréal, qu'elle donnait le coup d'envoi d'une série d'événements dont elle se serait volontiers passée. Ce jour-là, elle devait embarquer sa fille sur un vol d'Air Algérie à destination d'Alger pour rejoindre des parents vivant au pays. Comme l'enfant voyageait seule, la maman étant retenue par son travail au Canada, elle a dû payer le tarif complet pour que la petite fille soit prise en charge par la compagnie nationale. Première surprise. A l'enregistrement, les agents, qui sont des sous-traitants d'Air Algérie, exigent une décharge de la part de la maman. Chose qu'elle fait sans la moindre hésitation, affirme-t-elle. Quoiqu'un peu désarçonnée que personne ne l'ait prévenue avant. Au moment de l'enregistrement, les agents doivent vérifier les papiers algériens et canadiens de l'enfant. Autrement, la carte d'embarquement ne peut être émise. Les problèmes, selon cette Algérienne arrivée au Canada en 1994, ont commencé quand une personne est venue chercher sa fille pour l'emmener en salle d'embarquement. «La dame n'a même pas daigné aider ma fille de 6 ans à porter un petit sac. Elle l'a traîné…». «Ma fille n'avait même pas un badge pour qu'elle soit repérée en tant qu'enfant voyageant seule», déplore-t-elle. Le hasard fait, parfois, bien les choses. Une de ses connaissances voyageait sur le même vol. Elle l'a croisée à l'aéroport de Montréal. «Cette personne s'est substituée le long du vol aux hôtesses et stewards d'Air Algérie qui ne se sont pas occupés de ma fille», affirme-t-elle en assurant qu'elle est prête à témoigner. Ne s'attardant pas trop sur «ces détails», Fatma-Zohra Habous rentre chez elle, croyant que l'enfant était entre de bonnes mains. Décalage horaire oblige. Pendant que cette femme, qui a réussi dans la restauration à Montréal, dormait chez elle dans la métropole canadienne, l'avion atterrissait à Alger. «Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis réveillée en pleine nuit. Toute paniquée sans raison apparente. J'appelle la dame qui devait venir chercher ma fille à l'aéroport». Et là, coup de théâtre. «Ma fille débarque de l'avion sans ses papiers canadiens et sans la décharge. Ces papiers sont censés être entre les mains de l'équipage», explique-t-elle. Il a fallu toute une négociation avec les agents à Alger pour qu'ils remettent sa fille à la personne qui l'accompagnait. «Ma fille ne peut pas sortir sans son passeport. Je suis obligée de descendre à Alger pour régler ce problème avec tout ce que cela va demander en frais et perte de temps», ajoute-t-elle. «J'exige une enquête. Il faut des sanctions. Où est passé le passeport ?», tonne Mme Habous. Abdelaziz Laouar, représentant général d'Air Algérie Canada, a affirmé à El Watan qu'après avoir discuté avec la mère de l'enfant, il a demandé un rapport au sous-traitant qui s'occupe de l'enregistrement. Ce dernier a confirmé la présence des deux passeports au moment de l'enregistrement. «Il est clair que le passeport a été perdu. Nous sommes prêts à donner un billet gratuit à cette dame pour qu'elle rejoigne sa fille en Algérie et entame les démarches pour lui établir de nouveaux documents de voyage», a-t-il ajouté. Mme Habous, quant à elle, vient d'envoyer une mise en demeure à Air Algérie Canada «afin qu'un dédommagement financier, pour résoudre ce problème, soit envisagé et discuté dans un délai de 10 jours». Traumatisée par cette expérience, elle affirme que ce sera la dernière fois qu'elle prendra place dans un avion d'Air Algérie…