Le long feuilleton à rebondissements de la liaison aérienne Alger-Montréal a connu mercredi dernier son épilogue. Après avoir mis à rude épreuve la patience de la communauté algérienne au Canada, consommé un ambassadeur –Youcef Yousfi–, fait la une des journaux à plusieurs reprises, alimenté toutes les rumeurs et plusieurs rounds de négociations, l'accord aérien entre l'Algérie et le Canada a enfin été signé à Ottawa, la capitale fédérale. C'est au siège du ministère canadien du Commerce international que l'ambassadeur d'Algérie, Smaïl Benamara, et le négociateur en chef pour la partie canadienne, John Mac Nab, ont procédé à la signature du procès-verbal et au paraphe de l'accord aérien entre l'Algérie et le Canada. Une cérémonie tenue en présence du ministre canadien des Transports, Lawrence Cannon, du ministre du Commerce international, David Emerson, du consul général d'Algérie à Montréal, Abdelaziz Sebaa, ainsi que de quelques journalistes dont des correspondants de la presse algérienne au Canada. Ainsi, le dernier obstacle à l'établissement d'une liaison aérienne entre Alger et Montréal vient de tomber. La signature de l'accord aérien a été mise au début du mois de mai dernier comme préalable à la délivrance pour Air Algérie d'une licence d'exploitation par les autorités canadiennes. Cela a amené la compagnie nationale à annuler ses vols entre Alger et Montréal annoncés pour le début du mois de juin dernier. Pour le moment, seule la compagnie Air Algérie prévoit deux vols hebdomadaires entre Alger et Montréal. « Air Canada utilisera le partage de code qui lui permettra de desservir indirectement l'Algérie avec ses partenaires de la Star Alliance », a affirmé, à El Watan, John Mac Nab, en marge de la cérémonie. Dans un bref échange avec la presse, le ministre canadien des Transports a affirmé avoir rencontré « des hommes d'affaires de la région de Montréal et de Calgary intéressés par cet accord ». Si pour certains observateurs, l'accord a été négocié en un temps record, Smaïl Benamara, l'ambassadeur d'Algérie à Ottawa, a rappelé que cette entente a capitalisé toutes les négociations précédentes, ce qui a permis de l'annoncer ce 5 juillet. « Air Algérie a aussi l'opportunité de récupérer tous les nationaux vivant aux Etats-Unis et qui voudraient rallier Alger en passant par Montréal », a-t-il fait remarquer. Air Algérie n'a pas encore annoncé son programme. Elle doit au préalable choisir un représentant à Montréal. Aviajet, une firme qui fait office d'agent général pour plusieurs compagnies aériennes avait annoncé qu'elle a été choisie par Air Algérie. Mais, selon certaines sources, cette annonce a mis en colère le PDG d'Air Algérie, Tayeb Benouis, qui a demandé « sèchement » à Aviajet de ne pas parler pour la compagnie nationale. « Les sceptiques avaient tort », nous suggérait la veille de la signature de l'accord aérien entre l'Algérie et le Canada, l'ambassadeur algérien à Ottawa. Peut-être, car d'autres n'y croiront que lorsqu'ils prendront place dans un avion de Montréal à destination d'Alger.