Les initiateurs de la pétition restent « convaincus que l'introduction de tamazight aux côtés de l'arabe, du français et de l'anglais contribuera à faire connaître la richesse linguistique » de l'Algérie à l'étranger. Montréal (Canada) : De notre correspondant A la veille de la célébration du Printemps berbère, le Centre amazigh de Montréal (CAM), a lancé une pétition en ligne pour l'introduction de tamazight sur les vols d'Air Algérie à destination du Canada. Les initiateurs de la pétition, disponible en ligne à l'adresse www.amazigh-quebec.org, ciblent aussi bien Air Algérie que Royal Air Maroc, les deux compagnies maghrébines qui se partagent toute la clientèle berbérophone de la région. Khelifa Hareb, Algérien vivant au Québec, un des rédacteurs du texte de la pétition, se rappelle que lors de son dernier déplacement d'Alger à Montréal sur Air Algérie « une bonne partie des passagers était composée de personnes âgées qui ne parlaient ni l'arabe ni le français ». Les hôtesses avaient beau expliquer les consignes de sécurité en bon arabe, français et anglais, il était clair que ces passagers étaient hors du coup. « Tout ceci sur un vol d'une compagnie d'un pays dont la Constitution a consacré tamazight comme l'une des langues nationales avec l'arabe », explique cet informaticien de formation rencontré dans le quartier Petit Maghreb alors qu'il collait les affiches pour l'événement du CAM célébrant le Printemps berbère ce samedi à Montréal. Au-delà des revendications politiques et culturelles légitimes, les rédacteurs de la pétition la présentent comme une perspective de service à la clientèle. Ainsi, pour le cas de l'Algérie, ils font le constat que « l'importance de la communauté amazighophone établie au Canada » représente « une part non négligeable et appréciable de la clientèle » d'Air Algérie. Ils estiment aussi qu'il est temps de traduire la volonté politique « par des actions concrètes qui octroient une véritable place à tamazight dans l'ensemble des institutions », particulièrement celles « où la communication s'avère un outil privilégié pour maintenir et renforcer la relation avec la clientèle ». Ils restent « convaincus que l'introduction de tamazight aux côtés de l'arabe, du français et de l'anglais contribuera à faire connaître la richesse linguistique » de l'Algérie à l'étranger et poussera la clientèle d'Air Algérie à plus de fidélité. L'idée de la pétition a commencé à germer en décembre dernier, se rappelle Khelifa Hareb. Le but est de ramasser le maximum de signatures auxquelles elle sera adossée. Elle sera destinée, entre autres, au ministère des Transports, au PDG d'Air Algérie ainsi qu'à l'ambassade d'Algérie au Canada. « Nous comptons même adresser une copie aux députés de l'APN », ajoute Khelifa Hareb. Pas en panne d'idées, ce dernier suggère que les berbérophones ne se feront pas prier pour voyager avec la compagnie qui introduira tamazight la première. A noter enfin qu'Air Algérie vient de décider d'ouvrir très prochainement une représentation officielle au Canada. Elle sera dirigée par Abdelkrim Laouar. Son siège sera à Montréal. Jusqu'à présent, la compagnie se faisait représenter par un agent général de vente.