Djamel Boucherf, climatologue et directeur du Centre national de climatologie, explique les raisons de cette hausse importante des températures. Une vague de chaleur affecte depuis vendredi plusieurs régions du pays. Ces deux derniers jours, le mercure a franchi le seuil des 40°C, notamment à Sétif, Bouira et Skikda où les températures ont atteint 41° en milieu de journée. Une hausse des températures qui persiste encore aujourd'hui, selon un nouveau Bulletin météorologique spécial (BMS) émis par l'Office national de météorologie (ONM). Les villes côtières et proche côtières – Saïda, Sidi Bel Abbès, Relizane, Chlef, Tissemsilt, Aïn Defla, M'sila, Béjaïa, Guelma, Tipasa, Tizi Ouzou, Mascara, Blida et Annaba – seront encore affectées par cette vague de chaleur. Celle-ci est principalement due au vent du sud qui réchauffe le climat et favorise l'évaporation de l'eau. Résultat : un taux d'humidité très élevé qui ne fait qu'accentuer le malaise des citoyens et rend la vie difficile, notamment aux asthmatiques et aux personnes âgées. Une situation climatique inquiétante et qui pousse à se poser une question : «Quand va cesser ce calvaire ?» Invité de la Chaîne III de la Radio nationale, Djamel Boucherf, climatologue et directeur du Centre national de climatologie, rassure en révélant que «les températures vont baisser considérablement à partir de mercredi». Selon lui, «la situation dans laquelle nous nous trouvons ces derniers jours est loin d'égaler la canicule qu'a connue le pays en 2003, encore moins d'atteindre le record enregistré le 25 juillet 1996 quand le mercure avait dépassé 45°». Le climatologue relève toutefois que «cette vague de chaleur ne peut pas être qualifiée de canicule, les températures n'étant pas exceptionnelles par rapport au mois de juillet. C'est une chaleur normale». Le directeur du Centre national de climatologie va jusqu'à affirmer : «Nous allons avoir un mois d'août plutôt clément, avec des températures de saison.» Des prévisions basées sur un modèle climatique très fiable, contrairement au modèle de prévision qui ne peut aller au-delà de 5 ou 6 jours. «Nous avons recours à des indicateurs océaniques fiables, capables de donner des résultats meilleurs que ceux de la climatologie», a-t-il souligné. Pour M. Boucherf, la canicule ne concerne pas uniquement l'Algérie, mais la planète entière : «L'effet de serre joue un grand rôle dans le bouleversement climatique mondial.» Selon lui, 80% des températures minimales et maximales sont en train d'augmenter, ce qui va certainement engendrer des perturbations de cycles différentes d'une région à une autre. «Nous ne sommes donc pas à l'abri de phénomènes atmosphériques plus intensifs», regrette-t-il. Parallèlement, une nouvelle alerte a été lancée par l'ONM, annonçant des températures relativement élevées variant entre 29° et 43° pour la fin de la semaine. Les régions du nord du pays connaîtront trois jours de soleil dominant en général, précise le BMS émis hier après-midi.