Pourquoi la grogne dans les résidences universitaires ? Et surtout, qu'est ce qu'a apporté de concret le ministre en réponse aux demandes pressantes des étudiants ? Bien loin de la pression de ces derniers, qui se trouvent en pleines vacances, le ministre qui a pris le soin de ne pas les nommer, s'en est pris « à certaines organisations estudiantines », accusées de « pratiquer la surenchère et la vengeance après le refus de l'administration des œuvres universitaires de leur accorder certains privilèges réclamés pour servir leurs intérêts étroits. » Cette sentence a, en tous cas, dominé le discours d'ouverture du ministre lors de la conférence régionale des universités de Ouest, tenue jeudi à l'ENSET d'Oran. Le ministre a longuement pris la défense des directeurs des cités en proie aux agitations estudiantines qui ne cessaient, ces derniers temps, de réclamer l'amélioration des conditions de vie à l'intérieur des résidences universitaires. Depuis la centralisation, l'acte de gestion à travers l'installation des nouvelles directions régionales des œuvres universitaires (DOU), les cités U dont les directeurs ont perdu l'autonomie de décision, font face en effet, à des interminables grognes des étudiants. Alors, pourquoi cette centralisation « tant décriée » ? « C'est pour éloigner, argumente le ministre, les directeurs des cités des moult pressions qu'ils subissent de la part des organisations estudiantines dont certaines exercent du chantage en réclamant des privilèges pour servir leurs intérêts étroits. » « Certains représentants d'étudiants ont réclamé des portables, des bagues en or et des sacs pour les offrir, comme cadeaux, aux étudiantes. Nous avons refusé de jouer ce jeu malsain et on nous a tenu rancune en allumant la mèche des grèves », révèle le ministre. Rejet de la violence, comme mode d'expréssion Et ce dernier de mettre en garde tous ceux parmi les éventuels contestataires qui « utiliseraient la violence comme moyen de pression en dressant, par exemple, des barricades sur les voies publiques. » « Ils répondront de leurs actes devant la justice », prévient M.Haraoubia. Voilà donc ce qui a dominé la rencontre d'hier qui visait à « faire le point sur ce qui a été réalisé, souligner les insuffisances mais aussi lister les projets futurs de l'université. » Une rencontre qui devait donc aboutir à des propositions sur ce qui reste à faire pour améliorer la situation d'un secteur en proie à des spasmes protestataires. « L'université sera capable d'accueillir 1,4 millions d'étudiants et leur offrir 800 000 lits, dans les trois prochaines années qui restent à ce deuxième quinquennat du président de la République », promet le ministre. Tout en vantant les atouts du système LMD, l'orateur s'est félicité de « la mise en place des écoles doctorales et des formations de poste graduation. » « Aussi, chaque année, les professeurs et les maîtres de conférences, pourront profiter d'une année sabbatique et partir à l'étranger pour acquérir de nouvelles expériences de leurs homologues étrangers », promet encore le ministre. Du coup, « dès la fin du mois de janvier, le ministre a prévu de mettre en service un fichier informatique contenant une base de données nationale qui permettra de suivre en temps réel le cursus universitaire et la vie de tous les étudiants dans les résidences universitaires. Ce qui mettra fin aux tricheries de certains étudiants qui s'inscrivent dans plusieurs formations à la fois pour profiter des avantages liés à plusieurs bourses et à plusieurs chambres. »