La direction des oeuvres universitaires fait l'objet de contestation. Outre les dénonciations estudiantines, les transporteurs, les vacataires et les élus s'impliquent pour révéler des «irrégularités». Un vent de changement souffle sur les cités universitaires de Béjaïa. Les étudiants se réorganisent pour mieux prendre en charge leurs préoccupations. Les anciens comités sont décriés pour diverses raisons liées à des comportements jugés inadéquats avec la mission qui leur est confiée. Un d'entre eux serait même «conventionné avec la DOU pour assurer une prestation de nettoyage». D'autres auraient «bénéficié de voyage en Tunisie». «Une facture de 5 millions de dinars aurait été déboursée pour l'acquisition d'articles sportifs». Toutes ces informations, colportées ici et là dans les milieux estudiantins, ont fini par créer une volonté d'en savoir plus. D'où cette opération de renouvellement des comités de cité qui prend forme à partir de la résidence «Tahar-Dajout», ex-1000 Lits. Le nouveau comité a procédé depuis hier à la fermeture de la direction de la résidence. Il a par ailleurs, déposé un préavis de grève au niveau de la direction des oeuvres universitaires (DOU), avec un ultimatum de huit jours, exigeant la prise en charge de leur plate-forme de revendications s'articulant autour de «la situation précaire des conditions sociales et le marasme qui s'accumule au niveau de cette résidence». Il y a lieu de rappeler qu'un rassemblement de protestation initié il y a deux semaines, a failli dégénérer en bagarres rangées entre les membres d'anciens comités et ceux des nouveaux comités. Comme d'habitude, la direction des oeuvres universitaires fait l'objet de contestation. Outre les actions de dénonciations estudiantines, les transporteurs, les vacataires, les recrutements et les élus s'impliquent pour dénoncer des «irrégularités». D'anciens cadres sont traduits devant le conseil de discipline «sans aucun respect de procédures légales», nous ont-ils confié, mettant en exergue leur détermination à faire valoir leur droit. Etre étudiant, fonctionnaire ou encore avoir un simple lien économique avec les oeuvres universitaires est loin d'être une sinécure. Et ce ne sont pas les étudiants, les cadres et les partenaires qui vont nous contredire, eux qui ne cessent de porter à notre connaissance tant d'insuffisances qui rendent leur vie dans les différentes cités «U» si difficile, voire impossible. Les étudiants font face à des tas de problèmes qui pourrissent les cités «U»de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa. A entendre les étudiants, on saisit le triste décor qu'est la vie dans les cités. Insuffisance de lits, de distractions et de loisirs, salles de lecture exiguës, problème de transport et autres aléas perturbant leur cursus scolaire. La restauration est ainsi le point noir des résidences. Outre la médiocrité des services, la qualité des repas servis laisse à désirer surtout que très souvent la presse fait état de livraison de marchandise douteuses. A ce propos, la coordination note, dans une déclaration rendue publique récemment, que «la nourriture servie dans le restaurant universitaire est immangeable. Les aliments n'ont aucun goût». Il y a lieu de rappeler également le scandale autour des 900 kg de poulet saisis par les services d'hygiène de la commune de Béjaïa à la résidence Iryahen l'an passé.Ça grogne à l'université de Béjaïa. L'accalmie constatée depuis deux années est présentement précaire. La situation risque de dégénérer si des réponses ne sont pas apportées rapidement par les plus hautes autorités du pays. La scolarité pourrait être perturbée.