Le ministre promet de prendre toutes les mesures nécessaires contre les responsables des troubles au sein des établissements et résidences universitaires. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Rachid Harraoubia, a réitéré mardi la détermination de son département et de l'ensemble de la famille universitaire à «poursuivre le dialogue responsable pour la prise en charge des préoccupations légitimes de la corporation universitaire». Dans une lettre adressée aux membres de la famille universitaire à la veille des vacances universitaires d'hiver, M. Harraoubia a précisé que le dialogue demeure «la méthode civilisationnelle la plus efficace pour faire face à toutes les difficultés conjoncturelles que rencontre l'université de façon à lui permettre d'accomplir pleinement ses nobles missions». Toutefois, la situation dans laquelle se trouve l'université ne prête guère à satisfaction. Les mouvements de protestation déclenchés dans la majorité des universités du pays ne disent que trop le malaise qui secoue l'enseignement supérieur. Les étudiants qui montent au créneau au début de chaque rentrée, dénoncent, outre le climat de précarité auquel ils sont confrontés, le manque de places pédagogiques, les conditions de résidence déplorables, le manque flagrant d'enseignants. Cette batterie de revendications revient comme un leitmotiv. Et ce qui a ajouté de l'huile sur le feu, ce sont les dépassements enregistrés çà et là à travers les universités du pays, notamment à Alger. En effet, plusieurs étudiantes résidant dans les cités U de la capitale ont signalé les incessants harcèlements sexuels dont elles sont victimes. Cela est le cas au niveau des résidences universitaires pour filles de Dergana et Ouled Fayet où les étudiantes ont tenu à dénoncer les incessantes pressions auxquelles elles font face quotidiennement. Dans ce sens, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Rachid Harraoubia, a indiqué que «les dépassements enregistrés, ces dernières semaines, dans certaines universités et résidences universitaires ont affecté la nature de ce secteur censé être une forteresse de la formation, de la recherche, de la culture, de la production du savoir et de la science et un espace de dialogue, de concertation et de propagation de l'esprit de solidarité et de tolérance». Le premier responsable du département de l'enseignement supérieur ne dit rien des mesures prises pour parer ce genre de dépassements qui, pourtant, ont toujours existé. M.Harraoubia, dans sa lettre adressée aux étudiants, ne dépasse pas le seuil de la dénonciation. «Le ministère dénonce ces dépassements dangereux et dérapages qui portent atteinte au fonctionnement normal des établissements universitaires et à l'ordre public citant le cas de l'université «Djilali Lyabès» à Sidi Bel Abbés où des professeurs, des étudiants et des agents de sécurité ont été agressés verbalement et physiquement et certains responsables ont été assiégés dans leur domicile». Dénonçant toutes ces pratiques, le ministère est convaincu que la famille universitaire avec toutes ses composantes «condamne ces agissements étranges» soulignant sa détermination à «prendre toutes les mesures nécessaires prévues par la loi contre les responsables des troubles au sein des établissements et résidences universitaires». Cela va-t-il se traduire en acte, ou bien cela restera-t-il seulement des paroles en l'air?