Devant la crise qui sévit depuis plusieurs semaines avec ses flots de rumeurs et de manipulations, Abdallah Bessol, fils du fondateur du Mouloudia d'Oran, actuellement membre du Comité des sages et de l'assemblée générale du SSC Amateurs, tire la sonnette d'alarme : «Attention ! C'est la mort programmée du Mouloudia professionnel, voulue par le Conseil d'administration (SSPA) qui se joue actuellement. Il ne veut plus ou ne peut plus injecter de l'argent et attend les subventions de l'Etat pour démarrer la saison et se servir au passage.» Un acte qu'il juge illégal dans la mesure où les subventions doivent revenir totalement à la SSCA, mais que les clubs professionnels ne se sont pas privés de s'en accaparer. Abdallah Bessol, 50 ans, cadre dans une entreprise nationale, ne décolère pas contre les machinations qui donnent une image catastrophique du MCO en Algérie. Et il s'est tenu à l'écart, jusque-là, des problèmes du Mouloudia professionnel, il signale que tout est fait pour que le problème persiste, alors qu'il n'est pas aussi complexe. «Il suffit tout simplement d'ouvrir le capital de la société, mais l'ouverture du capital ou la revente des actions va réserver des surprises parce que les actionnaires n'ont, semble-t-il, pas versé totalement les sommes déclarées», avant de préciser, l'air dépité : «Selon les informations en notre possession, seulement 25% du capital sont palpables, alors que les biens du Mouloudia ont été sous-évalués, ce qui est insensé.» Le fils du fondateur du Mouloudia espère beaucoup de la prochaine tenue de l'assemblée générale de la SSC Amateurs grâce aux initiatives des anciens qui encadrent le Comité des sages des Hamraoua, les Hadjis Belarbi Khaled, Houari Beddiar, Sadok Nouredine. «Ces derniers, souligne-t-il, se démènent bénévolement pour trouver des actionnaires au SSPA. Ils multiplient les contacts et ont rencontré dernièrement l'un d'eux qui est prêt à tenter l'aventure dès l'ouverture du capital.» A quelques semaines du coup d'envoi, les joueurs sous contrat sont sans avenir. Une situation qui désespère les supporters et qui fait dire à Bessol Abdallah : «Tayeb Mehiaoui joue la montre, mais il joue aussi avec le feu et son départ est impératif. Il a manqué de respect à tous ceux qui ont construit le club depuis des années et à un quartier, El Hamri, qui a donné les meilleurs de ses joueurs et de ses enfants (plus de 450 morts dont 250 disparus durant la lutte armée contre le colonialisme).» Les effets d'annonce pour le retour de l'ancien président, Djebbari Youssef, ne font que compliquer la situation du Mouloudia. Pour les Hamraoua, dont il fait partie, il n'est pas question de le voir à la tête du SSC Amateurs qui n'a pas besoin d'argent pour vivre et faire vivre les autres disciplines sportives. «Il n'a qu'à acheter des actions. Sa place est au conseil d'administration du Mouloudia professionnel. Il doit bien ça au club qui a fait sa fortune», conclut Abdallah Bessol.