Le monde retient son souffle avec ce qui vient de se produire dans une localité du Sud israélien non loin des territoires égyptiens, où ont débordé les attaques israéliennes et jordaniennes. Effectivement, huit Israéliens ont été tués dans une triple opération. Par ailleurs, les Palestiniens de la bande de Ghaza intensifient les tirs de roquette vers les territoires israéliens, après les attaques israéliennes contre ce territoire déjà soumis depuis 2007 à un effroyable blocus israélien. De nombreux Palestiniens ont été tués, ce jeudi. Voilà pour les faits qui n'ont suscité que l'inquiétude des Nations unies seulement, d'autres réactions, condamnant les attaques anti-israéliennes. Ce qui n'a jamais été fait, ou très rarement et avec beaucoup de précautions quand il s'agit de victimes palestiniennes. Et cela pose encore et toujours un sérieux problème de justice. Qui sème le vent récolte la tempête, dit le vieil adage, mais là, il s'agit de désespoir de Palestiniens de vivre enfin libres. Ceux-là sont de plus en plus nombreux, et quelques rares analyses ont abordé cette colère qui s'est traduite en 2005 par un vote-sanction contre le processus de paix. C'est comme cela que s'explique la victoire aux élections législatives du mouvement Hamas opposé au processus de paix avec Israël. C'était son slogan de campagne organisée juste après la disparition du leader palestinien Yasser Arafat, après deux années d'une réclusion de fait dans la Mouqataâ qu'Israël lui avait imposée. Les Palestiniens n'ont pas oublié la peine de leur leader. Ils ont alors fait leur choix, et l'ont pleinement assumé. A croire que l'histoire se répète, puisque les mêmes positions sont reprises cherchant toujours à occulter le rapport occupant-occupé, et dans le prolongement de cette réalité bien amère, l'asymétrie des moyens, ou encore, le caractère non conventionnel de ce conflit. Il ne s'agit pas d'une aberration, mais réellement d'un parti pris qui autorise Israël à déployer toute son armée. Ceux qui persistent dans cette opération de falsification ne craignent pas le mensonge. Il ne s'agit donc pas, par ailleurs et surtout pas, de réécrire l'histoire, Israël a bien tenté de le faire en cherchant à s'opposer à la reconnaissance des droits nationaux du peuple palestinien, mais en vain, puisque cette même histoire continue à le rattraper. Comme c'est le cas avec la vague de reconnaissances internationales de l'Etat palestinien, proclamé à Alger en 1988, en tout cas plus qu'il n'en faut pour un siège à l'ONU. Les Palestiniens sont déterminés à y aller pour s'extirper des négociations devenues un piège. Leurs négociations avec Israël durent en fait depuis 1991, au lendemain de la première guerre du Golfe. C'est bien l'ancien Premier ministre israélien, Ariel Sharon, qui a décrété, en février 2001, la mort des accords d'Oslo de septembre 1993. Ses successeurs ont maintenu ce choix en mettant en échec l'action du Quartette. Ils ont tué l'espoir et maintenu la région dans un état de guerre.