Le département d'Etat américain a dépêché deux équipes dans les pays du Maghreb et du Sahel, y compris l'Algérie, pour contrôler les armes en provenance de la Libye. «Cela se fera avec les responsables des pays concernés», a annoncé, hier lors d'une conférence de presse au siège de l'ambassade américaine à Alger, le général Carter Ham, commandant des forces militaires américaines pour l'Afrique (Africom). Une conférence animée conjointement avec Shari Villarosa, vice-coordinatrice des affaires régionales au bureau du coordinateur de la lutte antiterroriste au département d'Etat. Les deux responsables américains ont été invités à la Conférence sur la lutte contre le terrorisme au Sahel, inaugurée mercredi au Palais des nations à Club des Pins, à l'ouest d'Alger. Carter Ham a qualifié la prolifération des armes en provenance de la Libye de menace. «Nous sommes inquiets par la présence d'armes légères, comme les fusils- mitrailleurs, les explosifs et les missiles. Les Etats-Unis ainsi que d'autres pays estiment que le contrôle de ces armes est de la responsabilité du Conseil national de transition (CNT) libyen», a-t-il dit. Selon lui, les pays de la sous-région recherchent actuellement les moyens d'aider le CNT à contrôler le mouvement des armes. «La résolution des problèmes en Libye se fera par le peuple libyen, qui se déterminera lui-même. Au-delà des questions sécuritaires, la diplomatie et le développement économique peuvent contribuer largement à régler la situation», a-t-il soutenu. Vies sauvées Le général américain ne croit pas à la thèse de «l'afghanisation» de la Libye, idée largement répandue au sein des milieux sécuritaires algériens. «Le plus important est de savoir que le futur de la Libye appartient aux Libyens eux-mêmes. Six mois après le début de la crise, on a oublié comment les choses ont commencé. El Gueddafi avait menacé de pourchasser les Libyens de Benghazi comme des rats. Un langage que les Africains ont déjà entendu par le passé», a souligné Carter Ham. Il a estimé que la communauté internationale, à travers la résolution 1973 de l'ONU, a pris l'initiative d'agir après les menaces de l'ex-maître de Tripoli, aujourd'hui en fuite. «Nous ne saurons jamais combien de vies ont été sauvées par cette action, je pense quand même qu'il s'agit de milliers de vie. Si des décisions n'avaient pas été prises par les Etats-Unis et ses partenaires, nous n'aurions pas pu le faire. Le défi aujourd'hui est comment aider la Libye à réaliser l'Etat que les Libyens veulent. Pour cela, nous avons besoin de soutiens diplomatiques, sécuritaires et économiques de par le monde. Je pense que la Libye se dirige vers de meilleurs jours», a-t-il ajouté. D'après lui, les Etats-Unis ne cherchent pas d'intervention militaire dans la région. «J'ai une carrière de trente-cinq ans en tant que soldat. Personne ne méprise la guerre comme un soldat», a-t-il noté.