Commotion est à Internet ce que le talkie-walkie est au réseau téléphonique, explique le quotidien français Le Figaro. L'émetteur-récepteur permet à 2 appareils de communiquer et de partager des données vocales en passant par les ondes radio, et non par le réseau filaire ou mobile classique. Commotion peut également s'apparenter à quelques détails près au système bluetooth, qui permet à deux appareils de communication compatibles d'échanger des fichiers audio et vidéo. Installé, le logiciel Commotion permet à des appareils wifi, comme un smartphone ou des ordinateurs desk et mobile, d'échanger des données en passant par les ondes. Chaque appareil se transforme en relais, qui permet de former un réseau maillant un territoire plus ou moins grand. Tout comme les ordinateurs d'une même entreprise peuvent s'échanger des fichiers de travail grâce au réseau interne (intranet). Les appareils reliés au réseau Commotion pourront s'échanger facilement des données anonymement, car ils ne transitent pas par les infrastructures internet de leur pays. Mieux, si un utilisateur de Commotion dispose d'un accès à internet, il pourra partager sa connexion avec son réseau. Si un membre de ce réseau a accès à internet dans une autre zone du pays, ou habite dans une zone frontalière, il pourra partager sa connexion avec les autres utilisateurs de Commotion dont l'accès à internet est impossible. Ainsi, la zone jusque-là isolée (non-reliée à internet) aura accès au web à travers Commotion. «Le seul outil indispensable sur le terrain, c'est une clé USB contenant les logiciels qui doivent être installés sur chacun des appareils appelés à faire partie du réseau», expliquent les concepteurs de Commotion. Sascha Meinrath, le directeur du projet, a déclaré avoir été contacté par plusieurs militants du printemps arabe en Egypte, en Syrie, en Libye, à Bahreïn et au Yémen. «Nous essayons de les dissuader. C'est trop tôt, il n'est pas sécurisé, ce serait risqué de s'en servir contre un régime répressif», a-t-il dit au Monde soulignant : «Pour rendre les communications intraçables par les autorités, les développeurs vont intégrer la technologie TOR, inventée par des hackers allemands et américains pour pouvoir utiliser internet sans être repéré. Cette technologie est notamment utilisée en Iran par les dissidents.» En savoir plus : http://tech.chambana.net/