Après une séance marathon et des heures de délibération, le tribunal de Ziadia a prononcé, lundi dernier, son verdict à l'encontre de 46 accusés pour les chefs d'accusation de troubles à l'ordre public, attroupement illégal et agression des agents de l'ordre public, dégradation de biens publics, incendie volontaire et port d'armes blanches prohibées. Ces événements survenus le 26 décembre 2005 suite à la décision de l'APC de Constantine d'évacuer le marché populaire de cette cité abritant plus de 700 commerçants, ont dégénéré en affrontements avec les agents du service de l'ordre et abouti finalement à l'arrestation de 65 personnes dont 19 mineurs. Le principal accusé, poursuivi pour l'incendie du rétrochargeur de la commune, écopera d'une année de prison ferme et de 5000 DA d'amende alors que neuf autres ont été condamnés à trois mois de prison ferme assortis d'une amende de 2000 DA chacun. Trente-six autres ont été condamnés à six mois de prison avec sursis et 5000 DA d'amende. Ces peines ont été loin de ce qu'a requis le procureur général près le tribunal de Ziadia, à savoir une année de prison ferme pour tous les accusés. La partie civile, constituée essentiellement de la commune de Constantine, celle qui demeure la grande perdante, n'obtiendra pas les dédommagements exigés soit 1,5 milliard de centimes, le coût du rétrochargeur incendié. Le tribunal s'est contenté d'exiger des 46 accusés de payer par solidarité le montant de 46 millions de centimes. La défense, composée de 22 avocats, a concentré l'essentiel de ses plaidoiries sur des contestations de la procédure policière et l'absence de preuves formelles prouvant les accusations avancées. Ce fait concerne surtout les accusations d'agression contre les agents de l'ordre public, alors qu'aucun témoin parmi ces derniers n'est venu au tribunal pour reconnaître ses agresseurs, affirme la défense. Le collectif a déclaré même que 99% des détenus n'étaient pas des commerçants alors que plusieurs autres, selon les dires des avocats, ont été arrêtés par erreur, car ils avaient pour seul tort de s'être retrouvés sur le site des émeutes. Les parents de ces jeunes, qui soutiennent toujours que leurs enfants sont innocents, ont déjà décidé de faire appel contre le verdict du tribunal de Ziadia.