Alors que les ministères de la Défense et de l'Intérieur voient leurs budgets renforcés, le ministère de l'Education voit le sien régresser. Les ministères de l'Intérieur et de la Défense nationale se taillent la part du lion dans la répartition des budgets prévus dans le projet de loi de finances pour 2012. Ce texte, devant être examiné et adopté par l'Assemblée populaire nationale (APN) dans les prochains jours, prévoit, en effet, en plus de l'augmentation du budget de fonctionnement, qui passe de 3434 milliards de dinars en 2011 à 4608 milliards de dinars pour 2012, des enveloppes volumineuses pour ces deux départements ministériels : plus de 723 milliards de dinars pour le ministère de la Défense et 622 milliards de dinars pour celui de l'Intérieur. L'on note aussi dans le tableau concernant la répartition des crédits par départements que le ministère de l'Intérieur remonte en deuxième position en matière de budgets octroyés. Il dépasse, pour la première fois depuis des années, le ministère de l'Education nationale (544 383 508 000 DA) qui vient généralement en deuxième position après le ministère de la Défense. En 2011, le budget accordé au ministère de l'Education nationale (569 317 554 000 DA) était même supérieur à celui du ministère de la Défense (516 638 000 000 DA), tandis que l'enveloppe financière accordée au ministère de l'Intérieur n'était alors que de 419 486 622 000 DA. La différence entre les budgets des trois départements est énorme. Une comparaison des enveloppes qui leur sont allouées en 2011 et celles prévues pour 2012 permet de le constater. Alors que les ministères de l'Intérieur et de la Défense voient leurs financements majorés respectivement de 203 milliards et de 207 milliards de dinars à la faveur de ce nouveau projet, le budget du ministère de l'Education nationale régresse de 25 milliards de dinars. Cette répartition suscite des interrogations. Comment expliquer cette forte augmentation du budget du ministère de l'Intérieur au détriment d'un secteur aussi important que l'éducation nationale ? Il est vrai que la DGSN, qui dépend du ministère de l'Intérieur, a augmenté, il y a quelques mois, le salaire des agents de police de 50% avec effet rétroactif à partir de 2008. Cela suppose, certes, plus de charges financières pour le département de Daho Ould Kablia. Mais est-ce l'unique explication ? Ce n'est pas certain. Car le ministère de l'Education nationale avait également augmenté les salaires de travailleurs de l'éducation entre 2010 et 2011, mais n'avait pas bénéficié d'une augmentation similaire de son budget…