Doté d'un budget de fonctionnement d'un montant global de 2593,74 milliards de dinars, le projet de loi de finances 2009 consacre dans sa répartition des crédits une bonne partie pour le département de la Défense nationale (MDN) avec 383 milliards de dinars, soit 5,45 milliards de dollars. Le MDN reste indétrônable depuis 2000 en matière de dotation budgétaire. Le budget de la Grande Muette qui ne dépassait pas 2,5 USD en 2008 a enregistré une évolution de 10%. Il est à noter qu'une partie de ce budget sera destinée à financer l'installation d'unités appelées à fournir à l'ANP des matériels militaires et d'armement. Une autre partie aura à financer les termes d'un contrat conclu entre l'Armée nationale populaire et la SNVI portant sur la fourniture de 23 000 véhicules militaires au profit de l'ANP. Avec 374 milliards de dinars de crédits, le secteur de l'éducation nationale talonne de plus près le ministère de la Défense. Le budget du département de Boubekeur Benbouzid a connu une progression de 47 milliards de dinars de plus par rapport à la loi de finances complémentaire de l'année 2008. Cela est dû essentiellement à l'accroissement du nombre de cantines, celui des élèves bénéficiaires de la prime de scolarité (3000 DA) et du relèvement du coût du repas. En troisième position, on retrouve le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales qui bénéficie d'un budget annuel de l'ordre de 368 milliards de dinars. Les besoins des 1541 communes que comptent l'Algérie ont augmenté, nécessitant une rallonge budgétaire de 34 milliards dinars de plus que l'année 2008. Départements budgétivores Le budget d'autres départements a également été revu à la hausse. En effet, le secteur de l'agriculture bénéficie ainsi de 210 milliards de dinars, soit une augmentation de 5,6% par rapport à 2008. L'opération de redynamisation de l'agriculture nationale dont la politique gouvernementale a fait l'objet de nombreuses critiques explique ce renforcement budgétaire. Vient ensuite le département de la santé qui voit son escarcelle enrichie de 178 milliards de dinars, l'équivalent de 5% d'augmentation par rapport à la même période. Les ministères de l'Enseignement supérieur (154 milliards de dinars + 6%) et des Moudjahidine (151 milliards de dinars + 6,6 %) ont également bénéficié largement de la générosité de l'Etat. Alors que le ministère du Travail et de la Sécurité sociale a vu son budget baisser de 3% (85 milliards de dinars), celui de la Solidarité nationale (63 milliards de dinars) n'a pas bougé d'un iota. Par ailleurs, les départements des finances (46 milliards de dinars), de la justice (37 milliards de dinars, des Affaires étrangères (29 milliards de dinars) occupent le milieu du tableau en termes de dotations budgétaires. Si les ministères de l'Energie et des Mines (18 milliards de dinars), de la Jeunesse et des Sports (18 milliards de dinars), de la Culture (14, 3 milliards de dinars) et des affaires religieuses (14,1 milliards de dinars) se voient moyennement dotés, les autres départements : de l'habitat et de l'urbanisme (9,9 milliards de dinars), du commerce (8 milliards de dinars), de la communication (5,4 milliards de dinars) et des travaux publics (5,1 milliards de dinars) occupent le bas du tableau. Dernier à voir fermée la longue marche dans cette répartition des crédits est celui des relations avec le Parlement avec une enveloppe de l'ordre de 188 millions de dinars. Remarque de taille : le budget alloué à Mohamed Ould Abbas, destiné à couvrir les pensions des moudjahidine, de leurs enfants et veuves, est plus important que ceux de l'industrie, des PME, de l'artisanat, du tourisme et l'aménagement du territoire, des transports et des travaux publics réunis. Il y a lieu de rappeler que le projet de loi de finances a fixé à 37 dollars le prix de référence du baril et compte sur des recettes pétrolières qui, évaluées à 2593,74 milliards de dinars (23,154 milliards US) contre 2363,19 milliards de dinars (24,4 milliards US dollars) dans la loi de finances. Ces recettes sont en baisse de 5,1%, mais représentent malgré tout 58,4% des recettes budgétaires globales.