Pas de grandes nouveautés dans le projet de loi de finances 2011 de l'Algérie qui prévoit, en recettes, 2.992 milliards de dinars (Mda), environ 29,7 milliards d'euros, contre 6.605 Mda, environ 65, 520 milliards d'euros, de dépenses. Un gros déficit. Le projet de loi de finances 2011 reconduit pour l'année prochaine le système de calcul du budget de l'état sur la base de référence du prix du baril de pétrole à 37 dollars. Sur les marchés mondiaux, ce dernier a oscillé tout au long de l'année 2010 autour de 70-77 dollars, ce qui constitue une marge très appréciable pour le gouvernement. Le projet de loi de finances 2011 n'escompte, par ailleurs, guère une hausse de plus de 2% des ressources publiques et de 2,3% des recettes par rapport à la LF 2010. La LF 2011 a été élaborée sur la base prévisionnelle d'un taux de croissance de 4%, dont 6% hors hydrocarbures, avec une inflation projetée de 3,5%, et un fort déficit budgétaire, qui sera compensé par le fonds de régulation des recettes, le FRR, utilisé notamment pour éponger le déficit du Trésor et qui est de l'ordre d'un peu plus de 4.316 Mda. Le budget de fonctionnement pour 2011 a été fixé à un peu plus de 3.434,306 Mda (environ 34 milliards d'euros). Les répartitions par ministères fluctuent autant que l'importance de certains secteurs parfois à forts budgets, comme le ministère de la Défense (516,6 Mda), l'Education (569,3 Mda), ou l'Intérieur et les collectivités locales (419,4 Mda), alors que les Charges communes seront dotées d'un budget de 637,589 Mda. Dans la LF 2011, encore une fois, l'accent est mis sur la politique sociale du pays. Si le plan quinquennal 2010-2014 consacre 40% de l'enveloppe dégagée à cet effet pour ce volet avec tout ce qu'il comporte comme secteurs, le projet de loi de finances pour 2011 consacre une grande partie pour le volet social. Globalement, les transferts sociaux atteindront plus de 1.200 Mda en 2011, soit 18% du budget général de l'Etat et plus de 10% du produit intérieur brut du pays. Dans le chapitre budget d'équipement, 50% de l'enveloppe est destinée au développement social. On note, ainsi, 540 Mda pour l'Education, l'Enseignement, la Recherche et la formation, 350 Mda pour l'eau, 240 pour l'Habitat, 138 pour la Santé et 53 pour l'alimentation des foyers en énergie. Parallèlement, la modernisation des infrastructures de base se voit allouer 650 Mda dont 365 pour les Travaux publics et 280 pour les Transports. En matière de budget de fonctionnement, l'importance est également accordée à l'aspect social. Avec une hausse de 600 Mda par rapport à 2010, soit une dotation de 3.434 Mda, le budget de fonctionnement a finalement été augmenté. Et pourtant, le chef de l'Etat avait mis en en garde contre cet aspect lors de l'adoption de la loi de finances complémentaire 2010 en août dernier. Mais la politique sociale du pays a fini par l'emporter sur les prévisions. On citera, dans ce cadre, l'amélioration des rémunérations des fonctionnaires avec l'application des nouveaux statuts et régimes indemnitaires et l'accroissement des effectifs avec l'ouverture de près de 50.000 postes budgétaires en 2011 pour encadrer de nouvelles réalisations. Quelle place dans ce projet de loi pour le développement économique? Le soutien au développement de l'économie ne bénéficiera, en effet, que de 100 Mda avec 60 milliards pour l'agriculture et 40 pour l'industrie et les PME, le Tourisme, l'Artisanat, la modernisation de la régulation financière et commerciale et enfin le développement des technologies de la communication. Il reste à répartir cet argent équitablement selon les besoins de chaque secteur. Concernant l'impact des dépenses prévues dans ledit projet sur les caisses de l'Etat, les représentants du ministère des Finances restent confiants. Ils estiment que «la santé financière de l'Algérie est excellente et sa position financière extérieure reste confortable» en raison de l'importance du volume des réserves de changes officielles, estimé à 150 mds de dollars à fin juillet 2010.