Douze personnes sont décédées victimes des inondations et une trentaine d'autres sont portées disparues. Le bilan des victimes des inondations, suite aux fortes précipitations enregistrées samedi après-midi dans la ville d'El Bayadh, s'est alourdi. Selon une source de la wilaya, un décompte provisoire totalise 12 morts jusqu'à hier en fin de journée. On craint un bilan plus lourd dans les jours à venir, car plus de 30 personnes sont portées disparues. La direction générale de la Protection civile (PC) n'a pas confirmé ce chiffre. Hier après-midi, nos tentatives pour connaître le bilan de la PC sont restées vaines. Des sources locales indiquent que la PC de la ville et les habitants d'El Bayadh étaient sur les lieux du sinistre pour chercher des corps et dégager les décombres des maisons effondrées. Selon Bachir El Hadj, un citoyen de la wilaya ayant assisté à l'enterrement des victimes des inondations, «la situation est alarmante et les dégâts matériels sont importants». «Personne ne s'attendait à un tel déluge ni à une telle puissance des eaux des oueds», déplore-t-il. Les familles habitant à proximité des oueds ont été les premières victimes du déferlement des eaux. «Leurs bâtisses sont pour la plupart tombées en ruine», témoignent des sources locales. Outre celles qui ont perdu des proches, d'autres annoncent la disparition d'un des leurs. L'accalmie du climat, hier, a permis à la Protection civile de poursuive ses recherches. En réalité, ajoute Bachir El Hadj, «le pire a été évité, puisque des centaines de personnes ont fui avant qu'elles ne soient emportées par les eaux». Elles ont vu leurs maisons s'effondrer comme un château de cartes.Plusieurs habitants de la ville ont manifesté leur solidarité pour apporter aide, nourriture, couvertures, lits et autres besoins nécessaires, nous dit-on. Selon le wali d'El Bayadh, Salim Semmoudi, «127 familles ont été déclarées sinistrées». les cours interrompus dans les écoles Dans une déclaration faite à la presse tard dans la journée, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, en visite dans la ville, a déclaré que 400 familles sont sinistrées. Ces familles sont hébergées dans trois écoles, indique une source de la wilaya. L'ex-usine de chaussures a également été réquisitionnée pour les héberger. La direction de l'éducation d'El Bayadh a interrompu les cours samedi. Ils doivent théoriquement reprendre aujourd'hui. La wilaya d'El Bayadh recevra 19 camions-citernes et 25 000 bouteilles d'eau minérale, au profit des familles sinistrées. Les wilayas d'Oran, Saïda et Djelfa sont à l'origine de l'envoi de centaines de couvertures et de produits alimentaires. Laghouat a dépêché des engins pour «la réouverture des voies à la circulation et l'entretien des villes», selon des sources officielles. Des pompes ont également été envoyées pour l'extraction des eaux qui ont inondé les habitations. Dans une déclaration à l'APS, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a annoncé que les 400 familles «véritablement sinistrées» seront relogées dans les «deux à trois semaines prochaines. Ces familles bénéficieront d'indemnités mensuelles de 12 000 DA pour la couverture des frais de location auprès de particuliers», a-t-il encore annoncé. Des aides d'un million de dinars par habitation leur seront également alloués pour «la réfection des bâtisses et en fonction des dommages subis», affirme le ministre. De son côté, le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, annonce «l'allocation d'une enveloppe de 3,3 milliards de dinars pour la prise en charge des dégâts causés aux infrastructures des travaux publics». Il ajoute que «le pont de Aïn El Mahboula, situé au centre-ville d'El Bayadh, sera remplacé par une construction préfabriquée pour rouvrir la circulation sur l'axe routier qui dessert les quartiers». Noureddine Moussa, ministre de l'Habitait, faisait également partie de la délégation ministérielle. Ces déclarations ne semblent pas avoir tout à fait rassuré les sinistrés puisque des échos en provenance de la ville ont fait état d'une colère qui commence à gronder en raison des lenteurs enregistrées dans la distribution des aides.