La cité Allouk Abdallah (ex-cité Baraouia), qui est située sur les terres de la ferme d'Etat Baraouia qui fut dirigée par le Français Delorme avant de conserver le même statut après le recouvrement de l'Indépendance, a été édifiée en 1948 et occupée en 1950 . Distante de quelque 5 km du chef-lieu de la commune d'El Khroub, elle était composée de 27 habitations en tuiles avant de s'agrandir avec 163 nouvelles constructions de baraquements (entre 1985 et 1993) pour abriter les familles sinistrées de l'orphelinat de Sidi Mabrouk (Constantine) et celles du bidonville Belemni, victimes du séisme de 1985. D'autres constructions illicites (13) ont été bâties dont 3 furent démolies par les pouvoirs publics. En tout, 203 maisons abritant 300 familles vivent dans l'isolement. Ce qui fait dire à un habitant que c'est une cité de vieillards. Beaucoup de Khroubis l'ont découvert tout récemment après que la prairie de Aïn Bounaâs est devenue un lieu de footing, de détente et de divertissement et aussi « d'abreuvoir » clandestin pour les consommateurs de spiritueux et autres boissons alcoolisées avant que le revendeur ne soit égorgé par les terroristes. Durant la période hivernale, les habitants craignent par-dessus tout les crues de oued Ouarghat et de Aïn Beïda qui les coupent du reste du monde. Pour les habitants rencontrés près de la mosquée, seul et unique lieu public : « Nos deux préoccupations majeures sont le gaz de ville qui passe à 200 m de chez nous et la régularité du transport pour nos enfants scolarisés aux collèges et aux lycées », nous dit Hamlaoui, « quant au reste l'on peut encore attendre », ajoute-t-il. Ce n'est pas l'avis de Bouzid qui demande « l'aménagement d'un terrain de sport et des loisirs pour les jeunes et du travail pour les chômeurs qui moisissent à longueur de journée et d'année ». Pour Khodja, « les habitants ont grandement besoin d'une salle de soins et d'une ambulance pour les urgences ». Quant aux autres commodités, notamment la réfection des ruelles et des trottoirs, « on n'est pas exigeant d'autant que l'on sait que les dégradations de ces derniers touchent aussi El Khroub et la capitale de l'Est », conclut un autre habitant des lieux. Les habitants de cette cité prennent à témoin l'opinion publique des promesses non tenues par les APC (FLN/RND/Islah) qui se sont succédé depuis la reprise du processus électoral interrompu en 1991/92, et que le multipartisme débridé n'a fait qu'accentuer la détérioration des conditions de vie et de travail des populations surtout celles des zones plus ou moins enclavées.