En Libye, l'OTAN et ses alliés ne se sont pas contentés d'assurer une couverture aérienne aux éléments du CNT durant leur confrontation avec les troupes du dictateur libyen comme cela a été avancé. Des centaines de soldats du Qatar ont participé aux opérations militaires aux côtés des rebelles en Libye. La révélation a été faite hier par le chef d'état-major qatari, le général Hamad ben Ali Al Attiya. C'est la première fois que le Qatar reconnaît une participation directe sur le terrain dans le conflit libyen. Jusqu'à présent, le pays n'avait parlé que d'une participation aux opérations aériennes, sous le commandement de l'OTAN. «Des centaines de soldats du Qatar étaient présents dans toutes les régions, ils assuraient les opérations d'entraînement et les transmissions», a déclaré le chef d'état-major à la presse. A l'ouverture, hier, d'une réunion à Doha des chefs d'état-major des pays engagés militairement en Libye, le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, a rendu hommage, dans un discours, au Qatar, «partenaire essentiel dans toutes les batailles que nous avons menées». Il a ajouté que les militaires du Qatar «planifiaient les combats» qui ont permis aux rebelles de s'emparer une à une des villes libyennes. De son côté, le président soudanais Omar El Béchir a affirmé également avoir soutenu les troupes du CNT, assurant avoir fourni des armes aux combattants libyens. «Une partie de l'armement des forces qui sont entrées à Tripoli était soudanaise à 100%», a-t-il déclaré dans la ville de Kassala où il inaugurait une route reliant le Soudan et l'Erythrée, en présence des dirigeants érythréen et du Qatar, qui a financé le projet. «Le peuple soudanais a apporté un soutien humanitaire mais aussi en armes, qui est parvenu à tous les révolutionnaires libyens à Misrata, dans les montagnes de l'ouest (Djebel Nefoussa), à Zawiyah et dans toutes les régions de la Libye», a-t-il poursuivi au cours de la cérémonie retransmise en direct à la télévision. En aidant le CNT, les Soudanais disent qu'ils n'ont fait là que rendre à El Gueddafi la monnaie de sa pièce, allusion faite aux coups tordus faits à Khartoum par Tripoli au Darfour.