-Général Emballage est désormais leader de son secteur en Algérie. Vous affichez l'objectif de vous tourner vers l'exportation. En avez-vous les moyens ? Aujourd'hui nos capacités d'exportation sont importantes et Général Emballage n'a rien à envier aux grandes sociétés européennes spécialisées dans le carton ondulé. Je dois vous avouer que rien ne nous fait vraiment peur. On peut répondre à toutes les exigences du client en quantité comme en qualité et à des prix très compétitifs. Aujourd'hui, ce qui bloque c'est un support logistique que nous ne pouvons surmonter à cause des difficultés voire de l'impossibilité de nous installer à l'étranger en l'état actuel de l'application de la réglementation des changes. Je vous donne un exemple : le centre de distribution de la pièce de rechange de Poitiers de Peugeot PSA nous a sollicités pour lui fournir des prestations de services. Peugeot est très présent en Algérie et ils veulent bien mettre un intrant algérien dans leurs produits. Nous pouvons très bien les livrer, mais il se trouve que Peugeot travaille à flux tendu et il n'est pas question pour eux d'avoir mille palettes en stock. Donc, la solution est d'avoir un petit entrepôt, une petite structure sur place qui nous permettra d'exporter d'Algérie les plaques d'emballage livrées à plat et de les monter sur place. Il faut donc louer sur place, prendre un gérant, mais il faudra au préalable autoriser et faciliter le transfert de capitaux vers l'étranger pour les opérations d'investissement. Peugeot est un simple exemple, beaucoup d'autres marchés existent puisque nous sommes déjà sollicités par de grandes marques européennes, notamment françaises. Il y a par exemple une grande demande sur la caisse de fruits et légumes qui est importée d'Espagne, d'Italie et d'Egypte en très grandes quantités. -Qu'attendez-vous exactement des pouvoirs publics ? Nous demandons aux pouvoirs publics de nous permettre de travailler à l'étranger et de faciliter les transferts de capitaux pour des investissements privés algériens à l'étranger, car nous ratons de vrais relais de croissance. De notre côté, nous sommes, bien évidemment, prêts à faire des reportings aussi détaillés que nécessaire, des bilans mensuels et trimestriels et les donner à notre ministère des finances. Nous avons toujours travaillé en Algérie en toute transparence et nous subissons régulièrement des contrôles fiscaux qui en témoignent. Nous ne souhaitons que continuer dans cette ligne de conduite et nous poursuivons nos efforts en quête d'une gouvernance d'entreprise sans cesse meilleure. Nous nous sommes transformés en une SPA et nous avons ouvert notre capital à des actionnaires institutionnels avec lesquels nous n'excluons pas de nous introduire à la bourse d'Alger à moyen terme. C'est clair, tous les produits que nous réaliserons à l'étranger reviendront et profiteront à l'Algérie où la maison mère est établie. Aujourd'hui, les étrangers viennent travailler chez nous et nous n'arrivons pas à aller travailler chez eux. Que les pouvoirs facilitent et assainissent notre environnent économique et nous ferons le reste. Avec nos partenaires, nous sommes d'ores et déjà prêts à investir en Tunisie dans une petite unité de transformation afin de transformer sur place les produits semi finis au lieu d'exporter de la caisse finie. Actuellement, Général Emballage ne peut pas aller investir à l'étranger, la législation des changes algérienne rigide, notamment son application ne le permet pas. A part Sonatrach et à ma connaissance, personne ne l'a déjà fait bien qu'il y ait eu écho de beaucoup de volonté de certains investisseurs algériens. Si on veut faire rentrer des devises hors hydrocarbures, notamment à moyen terme, c'est effectivement une voie intéressante à explorer.