Le Koweït est un petit Etat de 17.818 km² situé dans la péninsule arabique, près du golfe Persique. Au début de 1999, le Koweït comptait environ 2,3 millions d'habitants dont 1,3 million sont des étrangers. Le pays a recouvré son indépendance en 1961. Mais n'était l'intervention britannique, le Koweït n'existerait pas aujourd'hui. Pourquoi ? Parce que le régime irakien, alors dirigé par le général Kassem, déploya ses troupes à la frontière et déclara le Koweït 19e province irakienne. Des mouvements de troupes appartenant à l'armée britannique et aux pays de la Ligue arabe, à laquelle l'Emirat avait adhéré, empêchèrent l'annexion, mais l'Irak ne reconnut pas davantage sa frontière avec le nouvel Etat. Le pays a considérablement accru ses revenus avec la hausse du prix du pétrole en 1973, notamment après la nationalisation de la Kuwait Oil Company en 1975. Toutefois, la fin de la guerre irano-irakienne raviva les tensions avec l'Irak qui, affaibli par le conflit, se vit refuser par le Koweït l'annulation des dettes accumulées durant huit ans tant qu'il n'aurait pas reconnu la frontière avec l'Emirat. Le dépassement, par le Koweït, des quotas pétroliers fixés par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), provoquant un effondrement des prix et augmentant les difficultés économiques de l'Irak, fut interprété par le régime irakien comme un camouflet supplémentaire. C'est pourquoi, le 2 août 1990, les troupes irakiennes envahirent le territoire koweïtien. En avril 1992, la frontière avec l'Irak fut retracée par une commission spéciale de l'ONU. Afin d'assurer sa protection, le Koweït a obtenu, par une série d'accords, l'assistance militaire des Etats-Unis. Outre l'invasion irakienne et la guerre Irak-Iran (1980-1988), le Koweït a vécu un véritable crash économique en 1982. Durant ces moments douloureux, l'émir Jaber a déserté les scènes politique et médiatique. Ce fut cheikh Sabah, alors ministre des Affaires étrangères, qui compensa l'absence de l'émir. En 2003, cheikh Jaber avait scindé les fonctions de prince héritier et de Premier ministre, que cheikh Saad cumulait depuis 1978, pour confier la direction du gouvernement à son demi-frère. Mais âgé de 75 ans, le prince héritier, très malade, n'est guère en état de régner. Au plan économique, le Koweït a renoué avec la croissance et bénéficie d'un excédent budgétaire considérable, mais a dû régler la facture du déploiement militaire allié. L'émir Jaber fut à l'origine de la création du Fonds de réserve pour les générations futures, un organisme public destiné à compenser la réduction des revenus pétroliers. Autre signe de réforme, le Parlement a voté en 1999 une loi accordant aux femmes le droit de voter et de se présenter aux législatives.