Les villages de la localité de Tamda ont fermé hier la circulation sur la RN 12 pour réclamer l'amélioration de leur cadre de vie. Les villageois de Tamda, dans la commune de Ouaguenoun, à 15 km à l'est de Tizi Ouzou, ont fermé hier la RN 12 à la circulation automobile, bloquant ainsi la seule voie de communication entre Tizi Ouzou et Azazga. L'action a été initiée par ces citoyens pour attirer l'attention des autorités locales sur leur cadre de vie déplorable. Le trafic était coupé dans les deux sens durant la journée, au grand dam des usagers.La population de cette localité qui a connu ces cinq dernières années une extension urbaine soutenue, se débat dans les difficultés engendrées par l'absence d'équipements publics et d'infrastructures de base tels qu'un centre de santé, une antenne ADE et une autre de Sonelgaz, ainsi qu'une agence postale et une structure de sécurité. «Nos citoyens souffrent de plusieurs problèmes. L'Etat avait lancé des projets qui sont, pour la plupart, inachevés. Par exemple, nous avons été raccordés au principal réseau d'eau potable, mais les projets d'alimentation des foyers et la réfection du réseau AEP, vétuste, peine à avancer. L'équipement de l'éclairage public est en place, mais on attend toujours qu'il soit alimenté en énergie électrique», dit un représentant du comité du village. Les citoyens que nous avons rencontrés au niveau du carrefour de Tamda trouvent déraisonnable que les 3700 villageois, sans compter les futures résidants des nouvelles cités construites autour du pôle universitaire, se voient contraints de se déplacer jusqu'à l'agence ADE des Ath Aïssa Mimoune ou à l'antenne de Sonelgaz d'Azazga pour payer leurs factures de consommation. «Notre localité offre l'image d'une petite ville en chantier ; les entreprises chargées d'enfouir les conduites d'eau et de gaz, ne remettent jamais les routes en l'état. Résultat, toutes nos routes sont délabrées, notamment, le chemin de wilaya n° 74 qui traverse le village», ajoute le représentant des villageois. Les protestataires ont affirmé que leurs doléances ont été transmises aux autorités locales depuis 2006 mais elles sont restées lettre morte. Ces citoyens réclament, en outre, la régularisation de leurs terrains afin qu'ils puissent bénéficier du programme de logement rural initié par l'Etat. «Nous n'avons reçu aucune réponse concernant la régularisation de nos terres depuis des années, en dépit de l'intérêt de la population au programme de logement rural et autres activités agricoles soutenues par les pouvoirs publics», dit un agriculteur. Village de plus de 3700 habitants, le chômage et l'oisiveté frappent de plein fouet les jeunes de Tamda. «Nous avons accueilli le pôle Universitaire à Tamda en nourrissant l'espoir que nos jeunes y trouvent des opportunités d'emploi. L'accord que nous avons passé avec les responsables de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou pour octroyer une quote-part dans le recrutement n'a pas été totalement respecté», regrettent les contestataires. «Au lieu de respecter notre accord et recruter parmi nos jeunes, ils affectent des travailleurs à partir des campus de Tizi Ouzou», fera remarquer un citoyen.