En dépit d'un retour d'écoute qui tarde à venir, le groupe VIP œuvre, avec beaucoup de persévérance, à introduire l'intelligence économique dans les mœurs de la gouvernance des entreprises et institutions économiques algériennes. Les 5es Assises de l'intelligence économique et de la surveillance stratégique, qui se tiennent à son initiative depuis hier sur l'esplanade du Sofitel d'Alger, s'inscrivent dans cette logique avec, à la clé, toute une panoplie de possibilités d'applications à des niveaux, aussi bien micro-économiques (entreprises, recherche, développement), que macro-économiques (choix industriels, axes de recherche préférentiels). Le représentant du ministère de l'Industrie et de la PME en charge de la promotion de l'intelligence économique, qui a ouvert ces Assises a, du reste, souligné l'importance de cette discipline que les opérateurs économiques ne peuvent plus ignorer au risque de compromettre la compétitivité de leurs entreprises dans une économie de plus en plus mondialisée et portée par l'innovation et les technologies de l'information et de la communication. Se priver des apports multiformes de l'intelligence économique, c'est également se condamner à la stagnation face à des entreprises qui avancent à grands pas parce qu'elles savent capter les innovations générées par les sciences et les avancées du management. Il reste toutefois à savoir pourquoi le ministère de l'Industrie, pourtant parfaitement conscient des bienfaits de l'intelligence économique, ne fait pas grand-chose pour la promouvoir et, pourquoi pas, l'imposer ne serait-ce qu'aux entreprises et institutions placées sous sa tutelle. La mise en chantier de très importants programmes de développement économique et social plaiderait pourtant pour un recours intense à cette discipline qui permettrait d'améliorer la gestion des projets, la compétitivité des entreprises et la protection contre les mauvais choix entrepreneuriaux. Faouzi Bensebaa, professeur des universités en sciences de la gestion de Reims a, quant à lui, souligné l'aspect incontournable de l'intelligence économique sans laquelle il est aujourd'hui impossible de placer des produits industriels sur les marchés internationaux, tant les innovations sont rapides et les goûts des consommateurs déterminés par le marketing des entreprises les plus entreprenantes en la matière. Priver, comme c'est actuellement le cas, notre tissu industriel des apports bénéfiques de l'intelligence économique reviendrait à le condamner, à terme, à disparaître et livrer notre marché aux sociétés étrangères qui ont su mettre l'intelligence économique à contribution. L'utilité de celle-ci en matière de gestion administrative et urbaine a également été mise en relief par le Suisse Jean-Marie Leclerc, directeur général du Centre des technologies de l'information de Genève, qui a fait part de son expérience réussie dans un canton de Suisse où les administrations publiques, équipées et organisées en conséquence, sont devenues plus efficientes et sans doute plus proches de leurs administrés. En s'appuyant sur la vitesse des innovations enregistrées dans le monde dans divers domaines d'activités, Giorgio Pauletto, directeur de l'Observatoire des technologies de l'information de Genève a, quant à lui, démontré à quel point il était dangereux pour une entreprise ou un pays de rester à l'écart des bouleversements technologiques enregistrés de par le monde. L'intelligence économique pourrait, affirme-t-il en substance, contribuer au minimum à réduire le gap entre ceux qui innovent le plus et ceux qui, pour diverses raisons, accusent du retard en matière technologique et managériale. D'intéressantes conférences sur des thèmes aussi importants que «Le dialogue entre générations», «L'analyse stratégique à l'heure de la surabondance» et «Le rôle de l'offset dans le commerce mondial» sont programmées pour la seconde et dernière journée de la rencontre par d'éminents experts internationaux qui ont à leur actif d'importants travaux sur l'intelligence économique et la stratégique.