La 2ème Conférence internationale des anémies héréditaires, organisée, hier, après celle de 2007, par l'association Ibn Rochd, au palais de la culture et des arts, et baptisée «Forum des hémoglobinopathies 2011», a réuni un panel de scientifiques et médecins spécialistes venus de divers hôpitaux d'Algérie et de plusieurs pays du bassin méditerranéen. Les participants ont abordé les thèmes scientifiques et la transmission génétique de la maladie, ainsi que le mode de prise en charge thérapeutique des patients. Des conférenciers ont appelé à fédérer les associations activant dans la lutte contre la drépanocytose et la thalassémie, des hémoglobinopathies très répandues dans le pourtour du bassin méditerranéen. L'objectif de la fédération préconisée est de sensibiliser les pouvoirs publics sur la gravité de ces pathologies à transmission héréditaire et de la problématique de santé publique qu'elles posent. Sur un autre plan, il a été évoqué la création d'un centre de drépano-thalassémie, à Skikda, une wilaya très touchée par ces affections lourdes à prendre en charge, et envisagé de mettre en place, à l'avenir, une autre structure à l'échelle maghrébine. Le Dr Bradaï Mohamed du CHU de Blida, a, pour sa part, préconisé d'adopter la méthode américaine dans le traitement de la drépanocytose et de la thalassémie, appelée «multicentric study of Hydroxyurea» (étude multicentrique de l'Hydrea). Cette méthode consiste en la création de centres de traitement à l'Hydrea où les patients drépanocytaires sont inclus selon des critères définis. D'après lui, des réunions régulières sont tenues pour évaluer l'efficacité et les effets secondaires à long terme. La prise en charge thérapeutique des hémoglobinopathies repose essentiellement sur des traitements symptomatiques, tels que les transfusions et l'antibiothérapie pour éviter les complications infectieuses. Selon le Dr Bradaï l'hydrea a fait ses preuves dans la diminution de la fréquence des crises vaso-occlusives chez les drépanocytaires et dans l'amélioration de la qualité de vies des patients. Le traitement radical reste la greffe de la moelle osseuse, une méthode compliquée et coûteuse qui se pratique très peu en Algérie. La sensibilisation reste au centre de la prévention pour éviter les naissances à risque et le dépistage se fait très simplement et repose sur la clinique et la biologie, selon le Dr Fettoum de Tunisie.