La Banque extérieure d'Algérie a officiellement donné son accord, fin novembre, pour le financement du plan d'investissement d'ArcelorMittal Annaba, qui compte signer la convention en janvier 2012 avec la partie algérienne. C'est ce qu'a annoncé, hier, Smaïn Kouadria, secrétaire général du syndicat de l'entreprise, qui a ajouté : «Les pré-requis (remboursement de la TVA et refinancement de AMA) sont en bonne voie. Environ la moitié des précomptes a été remboursée.» Avant le 15 décembre 2011, l'assemblée générale des actionnaires (ArcelorMittal Annaba et le groupe Sider) se tiendra pour officialiser les décisions, y compris l'augmentation de capital. Toutefois, cette dernière opération est conditionnée par l'obtention des avantages et mesures d'accompagnement dans le cadre des IDE, dont le dossier complet sera déposé à l'ANDI avant fin décembre 2011. «L'augmentation du capital à hauteur de 150 millions de dollars, dont 105 millions par Arcelor Mittal et 45 millions par le groupe Sider, se fera par étapes. Les deux actionnaires verseront, durant le 1er trimestre 2012 et selon leurs participations, 30 millions de dollars», explique la même source. La convention d'investissement sera signée pour une durée de cinq années et comportera uniquement la première phase de l'investissement qui prévoit la réhabilitation de la cokerie, du haut fourneau, de l'agglomération…. ce qui coûtera au géant mondial de l'acier une enveloppe de 270 millions d'euros. L'objectif fixé est l'augmentation de la capacité de production à 1,4 million de tonnes d'acier par an. Quant à la deuxième phase de l'investissement, elle se fera une fois la première réalisée. Elle consistera en l'implantation d'une nouvelle usine de réduction directe (DRI), d'enrichissement de minerai et de fusion directe. Pour ce faire, 300 millions d'euros seront nécessaires pour porter la capacité de production à 2,4 millions de tonnes d'acier par an. Et si ArcelorMittal Annaba a le vent en poupe pour son plan d'investissement, il n'en demeure pas moins que la société ArcelorMittal pipes et tubes Algérie (AMPTA), ex-Tuberie sans soudure (TSS), patauge dans une situation inquiétante. En effet, selon le syndicat, elle vient d'être exclue de la liste des fournisseurs potentiels de la compagnie Sonatrach pour les offres de tubes casing (coffrage des puits). «Il est reproché à cette unité d'ArcelorMittal un chiffre d'affaires et des cash-flows (flux de trésorerie) insuffisants. A cela, il faut ajouter le défaut du certificat API, qui n'était pas exigé jusqu'à cette année. En réalité, les experts de Sonatrach, venus pour homologuer Ampta en juin 2010, s'étaient déclarés extrêmement satisfaits des progrès et du sérieux de l'usine. Il restait une contre-visite à faire, au moment de cette dernière, ils ont déclaré qu'ils avaient changé le système d'homologation.» A l'arrêt depuis 16 mois par manque de plan de charge, la TSS a vu ainsi ses effectifs passer de 574 employés en 2010 à 320 salariés à aujourd'hui, en raison du manque d'activité. Situation très critique qui a fait dégringoler son chiffre d'affaires de 90% par rapport à celui réalisé en 2008. Pour remédier à cet état de fait, Smaïn Koudria compte entreprendre des démarches auprès des pouvoirs publics (ministères de l'Energie et de l'Industrie) et la centrale syndicale UGTA, les 11 et 12 décembre afin d'obtenir une aide, un accompagnement et tisser une collaboration étroite avec Sonatrach et Sonlegaz, principaux clients d'Ampta.