L'association Etoile culturelle d'Akbou (ECA) et le Réseau pour la défense des droits des enfants Nada ont organisé dernièrement à la maison de jeunes A/Rahmane Farès et au centre culturel de la ville deux journées de formation en faveur d'animateurs et responsables associatifs sur le concept de la citoyenneté active et le renforcement de leurs techniques d'animation et de communication. Un atelier traitant de ce thème et un autre consacré à la prévention des abus sexuels sur les enfants ont été mis en place à l'occasion de la célébration du 22e anniversaire de la Convention internationale des droits de l'enfant que notre pays a ratifiée le 19 décembre 1992. «Il nous incombe en tant qu'association culturelle de casser les tabous pour traiter des fléaux qui rongent notre société. Pour ce faire, nous sommes tenus de mettre à la disposition des animateurs associatifs les outils d'animation et de communication à même de leur permettre de mener à bien les tâches qui leur sont dévolues» estime Mouloud Salhi, président de l'ECA. Le réseau Nada, pour sa part, travaille depuis quelques années à tisser une toile nationale d'aide aux enfants en détresse. A/Rahmane Arar, son président, nous dresse brièvement les contours de leur programme d'action sur le terrain. «Pour pouvoir venir en aide aux enfants en difficulté, nous nous sommes inspirés des modèles de dispositifs qui ont déjà fait leurs preuves en Europe, particulièrement en Irlande, tout en les adoptant à la société algérienne», dira-t-il en substance. A la question de savoir quelles sont les initiatives concrètes entreprises sur le terrain pour y parvenir, notre interlocuteur nous parlera du numèro vert (3033) valable sur tout le territoire national, destiné à recevoir les appels de détresse ou le signalement d'actes de violences à l'égard des enfants. «Des cellules d'écoute, d'orientation et d'accompagnement des enfants en difficulté ont été mises en place aux quatre coins du pays. Des psychologues, des juristes et d'autres intervenants participent à cette entreprise collective visant à prendre en considération les cris de détresse recueillis au bout du fil» ajoutera-t-il. Dans le même ordre d'idées, M. Salhi estime que «pour concrétiser un aussi vaste chantier, l'implication de plusieurs parties, dont les institutions de l'Etat ne sont pas des moindres, est nécessaire. L'ECA ne peut, à elle seule, prendre en charge l'enfant dont les problèmes recensés ne sont que la partie visible de l'iceberg». Les enfants non scolarisés, maltraités, abandonnés ou victimes des conflits conjugaux attendent, en effet, une meilleure prise en charge de l'Etat. S'agissant particulièrement des enfants abandonnés, le président du Réseau Nada nous fait remarquer que «l'adoption n'est pas en vigueur dans notre pays car elle est prohibée par le droit musulman. Le code de la famille a institué la Kafala comme procédé de substitution». L'enfant abandonné de filiation connue ou inconnue peut être recueilli légalement dans ce cadre de la Kafala par un couple mais des initiés estiment que ses droits juridiques et administratifs sont toutefois à compléter.