Le lancement de la téléphonie mobile de troisième génération (3G) devrait avoir lieu «au plus tard» à la fin du premier semestre de l'année 2012. C'est Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, qui l'a indiqué hier en marge de l'inauguration de la première agence commerciale de la société de distribution du courrier accéléré en Algérie et à l'étranger Express Mail Service (EMS). «Nous voulons que la téléphonie mobile 3G soit disponible au citoyen au plus tard à la fin du premier semestre 2012. Nous travaillons pour que ce rendez-vous soit respecté», a-t-il ajouté. Selon ses déclarations, Mobilis travaille sur le renforcement et la modernisation de son réseau actuel 2G, mais surtout «pour se préparer à la 3G». Ce n'est pas la première fois que le ministre distille ce genre d'annonce, surtout celle se rapportant au lancement de la 3G. Généralement, c'est sur l'insistance des journalistes qu'il finit par donner quelques détails : la 3G sera accessible au grand public au plus tard le 31 mars 2012 et le retrait du cahier des charges interviendra le 23 octobre prochain. Ce sont ses propres déclarations, faites au Med-IT 2011. Mais, coup de théâtre, l'opération est gelée. Officiellement, cette marche arrière a été décidée en haut lieu, parce que les opérateurs ne sont pas prêts et ce serait sur leur demande qu'une telle décision aurait été prise. Une raison qui n'a pas convaincu grand monde et surtout pas les spécialistes du secteur puisqu'aucun des trois opérateurs n'a jamais fait une telle demande, du moins dans la presse. Cependant, M. Benhamadi a tenu à lever toute ambiguïté en déclarant que «le gouvernement ne renonce pas pour autant à la 3G». L'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) avait lancé, en septembre dernier, un appel d'offres «dans le cadre de l'introduction du haut débit mobile en Algérie». Les trois opérateurs (Djezzy, Nedjma et Mobilis) avaient affiché leur intérêt à acquérir cette licence. Joseph Ged, directeur général de Nedjma, avait déclaré aux journalistes, lors d'une soirée ramadhanesque, que «le choix de l'Algérie pour la 3G est judicieux, ce qui va pousser le marché et proposer au consommateur un produit acceptable». Ce qui intéresse les opérateurs dans la 3G, c'est le data qui sera le moteur principal de la croissance de la valeur du marché, ce qui se reflétera positivement sur l'économie algérienne de par l'optimisation des coûts opérationnels des entreprises et des individus qui utiliseront le data mobile. En fait, l'appel d'offres a été lancé en octobre pour être retiré juste après sans que l'on sache trop pourquoi. Alors, pourquoi cet ajournement ? Certains soulignent que c'est à cause de Djezzy qui a été frappé d'une décision d'interdiction de domiciliation par la Banque d'Algérie, ce qui le rend incapable d'importer les équipements. Cela place l'opérateur dans une situation inconfortable, c'est du moins ce qu'a laissé entendre aux autorités algériennes Vimpelcom, nouveau propriétaire d'OTH, maison-mère d'OTA. Ce nouveau délai va permettre de régler définitivement le cas Djezzy et d'entrer dans la compétition à armes égales. La 3G existe et a été adoptée par de nombreux pays depuis longtemps déjà. Nos pays voisins l'ont et se préparent sérieusement à la 4G qu'ils prévoient, pour certains, dès 2012. Au Maroc, la 3G est accessible depuis 2006. L'annonce de la 3G a eu pour conséquence le lancement des nouvelles gammes de terminaux par plusieurs équipementiers installés sur le marché algérien. Samsung a lancé Galaxy SII et Galaxy Tab ; LG l'Optimus One, le smartphone le plus rapidement vendu dans l'histoire de l'entreprise ; Huawei ne cache pas son ambition de vouloir concurrencer les plus grands en matière de terminaux mobiles et annonce la commercialisation de son premier smartphone en Algérie. Reste à savoir si 2012 sera la bonne année pour le lancement effectif de la 3G, d'autant plus qu'aucune date précise n'est annoncée par le gouvernement.