Ainsi, cette semaine dédiée à la culture d'Oum Eddounia, placée sous le signe de l'amitié et de la fraternité algéro-égyptiennes, aura vu une forte participation d'artistes, d'intellectuels et de cinéastes égyptiens, à l'instar du majestueux acteur et homme de théâtre Nour Cherif, les chanteurs Ali Hadjar, ayant étrenné cet événement par un concert inaugural à la salle El Mouggar, Mohamed Mounir ou encore le réalisateur Daoud Saïd auteur du film Mouatine Wa Moukhbir Wa Harami. L'insigne honneur de la clôture de ce festival multiculturel et pluridisciplinaire consacré à l'Egypte a été ponctué, jeudi soir, à la coupole Mohamed Boudiaf au complexe sportif du 5 Juillet par un concert animé par le grand chanteur Hani Chaker, l'auteur de Kida Bardo Ya Amar. C'est un public, complètement fan et acquis à l'art pas du tout mineur, comptant aussi des ministres, des diplomates et autres hauts responsables, qui a accueilli Hani Chaker, et ce, sous un tonnerre d'applaudissements et de sifflements en guise de bienvenue à son hôte de marque, après un interlude faisant office de mise en jambe. L'instrumental de Alf Leila Wa Leila (1001 Nuits) de Oum Kalsoum. Destination : Misr Oum Eddounia ! (L'Egypte, la mère du monde). Hani Chaker, élégamment vêtu, visage poupin, éternel jeune premier à l'âge de 54 ans (sûrement le botox et la DHEA), affichant un sourire gros comme ça, envoie des baisers à son bon public. A titre de reconnaissance et de d'estime, Hani Chaker entame Bahibek Ya Ghali (Je t'aime ô très chère...). « Bonsoir à tous. Je suis heureux de me trouver sur le sol d'Algérie et ravi de participer à cette semaine culturelle égyptienne. Et j'espère que cette soirée sera agréable et parce que vous êtes un public extraordinaire ! », dira-t-il à son auditoire. Aussitôt, il enchaînera avec Ya Ritini Kabiltek Min Kabl, une bluette au conditionnel d'un hypothétique amour impossible sur un rythme dansant baladi, Aâlimti El Hob... Kida Bardo Ya Amar, est flash-back nostalgique de son succès l'ayant révélé, il y a plus de 30 ans (c'est que Hani Chaker dure...), Ghalta (Faute), une chanson mélancolique, Lissa Bardo, Ana Achik, Ya Habibi, adaptée en ode déclarée et déclarée à l'Algérie, Aref Koul, une immersion dans le tarab el arabi, Aâli L'hikaya, de la jeel music (pop égyptienne), Finek Min Badri... Et puis, au finish, plus de 20 minutes de pur bonheur ! Une belle et nostalgique version de Saweh du rossignol brun, la légende Abdelhalim Hafez - un ange passe - son père spirituel. Aussi, le public vibrera avec le mythique couplet : « Si vous avez rencontré mon amour/Dîtes-moi que ma brune va bien/ Saluez-la de ma part... ». Repris en chœur et cœur. Telle une rose pourpre du Caire et du cœur ! A la fin, Hani Chaker s'est vu offrir un superbe bouquet de fleurs d'Algérie, sa seconde patrie !