L'insécurité urbaine a atteint un seuil alarmant à travers la wilaya de Ouargla, dont les services de sécurité et les hôpitaux enregistrent une recrudescence des agressions, passages à tabac, kidnappings, viols et atteintes à la pudeur sur des femmes et des mineurs. Cette situation a d'ailleurs motivé la prolongation de la 3e session ordinaire du tribunal criminel près la cour de Ouargla à partir du 18 jusqu'au 21 décembre. 19 nouvelles affaires sont inscrites à l'ordre du jour de cette session complémentaire marquée par les crimes sexuels. Il s'agit pour la plupart de constitution de groupes de malfaiteurs ayant perpétré des vols, kidnappings et tentatives de viol, mais également plus de sept affaires individuelles d'atteinte à la pudeur sur mineurs de moins de 16 ans, de viols, tentatives d'assassinat et parricides. Autant d'affaires qui reflètent un quotidien où l'insécurité fait l'actualité avec son lot d'agressions, de dégradations de biens, vols et cambriolages, deal de stupéfiants, délinquance des mineurs quand la violence bat son plein dans les établissements scolaires, les transports en commun et les quartiers. Le Dr Gaceb Mostefa, chef du service de médecine légale à l'hôpital de Ouargla, affirme cette recrudescence de la violence physique dans la société locale, des agressions inédites voire inexistantes durant les dernières années. Selon ce spécialiste, des crimes sont commis au vu et au su de tous dans des endroits publics sans que personne ne s'en offusque. Une tendance qui se généralise dans la ville de Ouargla et Hassi Messaoud et qui prend de l'ampleur dans d'autres agglomérations de la wilaya, où les agressions à l'arme blanche sont quasi quotidiennes au niveau des gares routières, marchés et autres espaces publics. Les vols perpétrés de nuit, les cambriolages dans des domiciles familiaux se multiplient au moment où l'approche des services de sécurité semble incompatible avec les nouvelles tendances criminelles qui se développent dans la région. Toujours selon le Dr Gaceb, une tendance aux crimes barbares avec une violence avérée est remarquée lors des autopsies effectuées, où les victimes ont souvent reçu de violents coups, et subi des agressions sexuelles avant d'être égorgées ou poignardées, voire mutilées après le décès. Même topo à Hassi Messaoud, où le nombre d'agressions contre les propriétaires de véhicules tout-terrain n'ont jamais cessé d'augmenter et de proliférer, même en plein centre-ville. Entre jeunes, notamment dans les quartiers pauvres comme El Haïcha et les 136 Logts, mais aussi dans le boulevard, les conflits ont vite fait d'éclater deux mois après le décès tragique d'un jeune homme de la cité des 1850 Logements, poignardé par un voisin pour amuser la galerie ; le tout Hassi Messaoud reste choqué par l'escalade de la violence et le manque d'implication des services de sécurité. L'inefficacité de l'hôpital, où les moyens ne permettent plus une prise en charge correcte des victimes, est soulignée par les habitants, qui dénoncent l'évacuation à tout bout de champ vers l'hôpital de Ouargla, alors que celui de Hassi Messaoud devrait constituer la vitrine d'une ville pétrolière prospère. Cette situation a poussé la wilaya à envisager l'implantation d'une brigade de la police judiciaire et de réactiver la police de proximité dans les différents quartiers, mais rien n'augure d'une amélioration de la situation pour le moment. L'année 2011 s'achève avec une tendance exponentielle de la criminalité à travers la wilaya de Ouargla.