La capitale économique de la wilaya de Aïn Defla, en l'occurrence Khemis Miliana, n'en finit pas d'être un sujet de discussion intense pour tous les citoyens de la wilaya. Un destin aux relents fatalistes a placé cette grosse agglomération au-devant de la scène depuis son existence à ce jour, estiment des personnes averties. Place commerciale par excellence, Khemis Miliana n'arrive pas à décoller, en dépit des programmes de développement dont elle a bénéficié ces dernières années. Actuellement sans maire, ce dernier étant poursuivi par la justice, et une assemblée communale minée par des luttes intestines, la commune continue à sombrer dans une anarchie installée depuis longtemps. Aussi, les activités commerciales informelles ont pris une ampleur considérable ces derniers jours, notamment aux alentours d'édifices publics jusque-là préservés. Des marchands de fruits vendent leurs produits au milieu de flaques d'eau, dans un désordre qui échappe totalement aux services de contrôle. Les projets concoctés par les autorités locales pour lutter contre le marché informel ne voient pas le jour. Selon le chef de daïra, quelque 150 étals, réalisés dans ce cadre, sont prêts à la livraison, mais la ville comptant à elle seule plus de 500 commerçants informels. A qui va-t-on les attribuer ?, s'interrogera le même responsable. En clair, les autorités locales craignent des débordements au moment de leur attribution. Sur un autre plan, signalons que le piéton est confronté à la difficulté de circuler en raison de l'accaparement des trottoirs par des commerçants, particulièrement au niveau des passages les plus fréquentés. Au quartier Essalem, des parties occupées illicitement, sous les arcades, contraignent les passants à emprunter la chaussée. La population de Khemis Miliana, dont une frange non négligeable est confrontée aux problèmes de chômage et de logement, n'a de cesse de réclamer des commissions d'enquête ministérielles sur la gestion de la municipalité, en vain. Ces derniers temps, des Khemissis se relayent sur des réseaux sociaux pour dénoncer les agissements de certains responsables, mais cela suffit-il pour sortir la ville du chaos ? s'interrogent des habitants, las de cette situation qui n'a que trop duré à leur sens.