Washington a dit hier étudier la demande de visite aux Etats-Unis du président yéménite contesté Ali Abdallah Saleh, mais compte accepter uniquement pour raison médicale «légitime». «Le seul motif pour lequel un voyage aux Etats-Unis du président Saleh serait autorisé est un traitement médical légitime», a indiqué un haut responsable de l'Administration Obama sous le couvert de l'anonymat, depuis Hawaii (Pacifique), où le président américain passe les fêtes de fin d'année. Le président yéménite, objet d'un mouvement de contestation, avait été blessé dans une attaque à la bombe contre son palais à Sanaa le 3 juin et soigné en Arabie Saoudite. Mais M. Saleh, à l'entendre, ne compte pas se rendre aux Etats-Unis pour se soigner. Samedi, il a déclaré qu'il souhaitait faire le voyage pour «faciliter l'action du gouvernement d'entente nationale et la tenue de l'élection présidentielle anticipée», prévue le 21 février et à l'issue de laquelle il doit céder les rênes du pouvoir. Cependant, le haut responsable américain a indiqué hier que les services présidentiels yéménites avaient contacté l'ambassade américaine à Sanaa, car, d'après cette même source, M. Saleh entend bien se soumettre à un «traitement médical spécialisé». L'émissaire de l'ONU au Yémen, Jamal Benomar, avait, quant à lui, affirmé mercredi que le chef de l'Etat avait besoin d'un traitement médical «important» qui l'obligera à se faire soigner à l'étranger. «La demande du président Saleh pour se rendre aux Etats-Unis est actuellement à l'étude», a poursuivi le responsable américain. Depuis Hawaii, Josh Earnest, un porte-parole de la Maison-Blanche, a également indiqué que le principal conseiller du président Obama pour l'antiterrorisme, John Brennan, avait appelé le vice-président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi dimanche pour demander un «maximum de retenue» à l'égard des manifestants.