Une partie des étrangers (c'est le cas de ceux qui sont originaires du Maghreb et d'Afrique subsaharienne) ont été plus fortement touchés par la crise des grandes industries françaises (l'automobile et la sidérurgie notamment). Près d'un quart des actifs non-ressortissants de l'Union européenne sont au chômage contre 9,1% de l'ensemble de la population active et 8,6% des Français, a indiqué hier un rapport de l'Insee. Le chômage frappe beaucoup plus les étrangers que les Français : 17,8% sont sans emploi, contre 8,6% des Français. Le taux atteint 23,5% pour les actifs non-ressortissants de l'Union européenne. Une partie de cet écart tient au niveau du diplôme : les étrangers sont moins qualifiés en moyenne que les Français (et les diplômes de certains d'entre eux ne sont pas reconnus) et au fait qu'une partie importante des emplois, notamment dans la Fonction publique, leur sont interdits. Mais les étrangers subissent aussi des discriminations, précise le rapport. Le chômage touche tout particulièrement les jeunes de moins de 29 ans en France (17,4%) et davantage les jeunes étrangers pour qui ce taux grimpe à 24,3%. Les écarts entre les Français et les étrangers se trouvent dans toutes les tranches d'âge. Le secteur d'emploi entre aussi en considération. Ainsi, une partie des étrangers (c'est le cas de ceux qui sont originaires du Maghreb et d'Afrique subsaharienne) ont été plus fortement touchés par la crise des grandes industries françaises (l'automobile et la sidérurgie notamment), alors que d'autres (Italiens, Espagnols et Portugais par exemple) étaient plus souvent employés dans des secteurs qui ont moins perdu d'emplois, et où le réseau familial joue davantage pour trouver du travail, le bâtiment par exemple. C'est ce qui explique pour une partie les écarts de taux de chômage selon la nationalité, d'après l'Insee, avec le fait qu'un grand nombre d'emplois sont interdits aux nationalités hors Union européenne. Le rapport relève par ailleurs qu'entre les jeunes dont les parents sont nés en France et ceux dont au moins un des deux parents est né à l'étranger, les différences de taux de chômage après trois ou cinq années de vie active, pour ceux qui sont entrés sur le marché du travail en 1998, sont considérables. De plus, à diplôme équivalent, un CAP ou un BEP, les jeunes d'origine maghrébine ont entre 1,3 et 1,6 fois plus de risques que ceux d'origine française de se retrouver au chômage. Ce risque est d'autant plus fort que le temps passé sur le marché du travail est bref et a augmenté pour ceux qui sont entrés dans la vie active en 1998 par rapport à 1992, indique encore le rapport de l'Insee.