Des centaines de millions de personnes ont célébré dimanche le nouvel an « chinois » qui inaugure l'année du chien. En Chine et parmi les Chinois de la diaspora, l'année du chien, qui fait suite à celle du coq, a été accueillie avec force pétards et danse du lion, tandis que la communauté vit au rythme des réunions familiales. A Pékin, pour la première fois en douze ans, les autorités avaient autorisé les habitants à utiliser des feux d'artifice. Le ciel de la capitale chinoise s'est éclairée de milliers d'explosions multicolores. A Shanghaï, la plus riche et la plus cosmopolite des villes chinoises, les festivités du nouvel an lunaire ont saturé l'air de nuages de fumée et d'une pluie de confettis. D'après les estimations des médias chinois, un milliard de yuans (125 millions de dollars) de feux d'artifice et de feux de Bengale sont partis en fumée pendant les célébrations, qui coïncident avec le début des grandes vacances du monde chinois. Mais cette fête a tourné au drame, avec l'explosion survenue dans un dépôt de pétards et qui a fait 36 morts. Parmi les victimes de la déflagration, se trouvaient de nombreux bouddhistes qui brûlaient de l'encens et priaient dans un temple proche de l'entrepôt. L'explosion des pétards a été déclenchée par des feux d'artifice. Au Vietnam, le nouvel an lunaire, appelé « Têt », est également l'occasion de rendre hommage aux disparus et nourrir les fantômes. Quant aux vivants, ils ne peuvent quitter la famille avant d'avoir mangé ou bu. Le contraire porterait malheur. Le Têt est également le temps d'offrir. Donnés aux hauts fonctionnaires du gouvernement, les cadeaux peuvent atteindre des dizaines de milliers de dollars, à tel point que les autorités ont mis en garde contre les risques de corruption. En Asie particulièrement, le nouvel an lunaire dépasse les communautés chinoises, vietnamiennes ou coréennes. Ainsi, en Thaïlande, où seulement 14% de la population est chinoise, de nombreuses personnes se joignent aux célébrations du « Chinatown » de Bangkok. Dans chaque pays, le mot d'ordre est la famille, mais les festivités se pimentent de spécificités locales : en Malaisie par exemple, la tradition veut qu'on fasse un important nettoyage de printemps avant le jour du nouvel an. En Indonésie, les plus riches vont dans les temples allumer de longs et fins cierges et distribuer nourriture et argent aux impressionnantes queues de mendiants. Seuls 3% des 220 millions habitants de l'archipel, premier pays musulman de la planète, sont d'ethnie chinoise. Les célébrations du nouvel an lunaire, baptisées « Imlek » en Indonésie, y ont été interdites jusqu'en 2000. Partout, l'arrivée de la nouvelle année est synonyme d'une frénésie de shopping, en particulier pour tous les produits rouges et or souhaitant « la prospérité ». Les magasins et centres commerciaux d'Indonésie regorgent de gadgets électroniques qui s'allument d'une lumière vive et émettent un bruit sourd copiant celui des pétards, interdits dans l'archipel.