Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales reconnaît que l'abstention est un problème qui le hante. Les pouvoirs publics redoutent le spectre de l'abstention lors des prochaines élections législatives qui devront avoir lieu entre le 1er et le 15 mai prochain, et doutent, toutefois, de la victoire des islamistes. Après le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui avait affiché ouvertement ses craintes quant à un fort taux d'abstention pour le renouvellement du Parlement, hier c'était au tour d'un membre de l'Exécutif de lui emboîter le pas. Sur les ondes de la Chaîne III, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales reconnaît que l'abstention est un problème qui le hante : «Personnellement, c'est une crainte qui m'habite, dans la mesure où le scrutin législatif par le passé n'a pas mobilisé grand monde.» Plus explicite, il dira que c'est là le scrutin où il y a le plus fort taux d'abstention comparativement aux élections locales et nationales où les intérêts sont plus grands. Interrogé sur une éventuelle victoire des islamistes comme cela a été le cas chez nos pays voisins, Daho Ould Kablia avoue ne pas croire à la thèse de l'arrivée des islamistes au pouvoir en Algérie. Pour lui, l'Algérie pourrait bien faire une exception et échapper à la vague islamiste. «Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Personne ne peut se mettre à la place du peuple pour dire vers quelle direction va se porter son choix», fait remarquer le ministre qui doute également d'une unification des rangs des islamistes. «Il ne s'agit pas d'ambitions doctrinales, mais d'ambitions de personnes. On ne voit pas qui pourra se placer sous la tutelle de l'autre au niveau de ces partis.» S'agissant de l'agrément de nouvelles formations politiques, l'invité de la Chaîne III note que sur une vingtaine de dossiers déposés pour l'obtention d'agrément, une douzaine peuvent être autorisés à tenir les assises de leurs congrès constitutifs. Pour M. Ould Kablia, «le problème de l'agrément des partis ne se traite pas en quantité, mais en termes de la qualité des dossiers». Sans donner plus d'indications sur les noms des partis susceptibles d'être agréés, il a estimé que cela est tributaire des résultats des congrès constitutifs de ces nouvelles formations politiques. Au sujet de certains partis qui ont déjà programmé leurs congrès, le ministre a rappelé que la tenue de ces assises est tributaire d'une autorisation préalable de son département ministériel. Il a cependant précisé que cette autorisation ne pourrait être délivrée qu'après la promulgation de la nouvelle loi organique sur les partis. Il s'agit là d'un cercle vicieux. Pas d'agrément avant la tenue du congrès constitutif et ce dernier ne peut se tenir qu'une fois la nouvelle loi sur les partis politiques promulguée…