Les pluies exceptionnelles qui se sont abattues sur la wilaya d'Illizi, dans la nuit de dimanche à lundi, et le débordement de l'oued Illizi ont provoqué des inondations au niveau de la ville. Contacté, le représentant de la Protection civile nous a affirmé que le bilan provisoire est assez lourd : 10 habitations se sont effondrées et 166 familles sinistrées relogées dans des centres de recasement. Il y a eu aussi la rupture de plusieurs axes routiers. Les inondations ont touché les habitations, plusieurs infrastructures et des locaux commerciaux. En matière de sauvetage, une famille a été secourue à la cité El Djedab. Elle a échappé à la furie des eaux et ne pouvait s'empêcher de compatir face au spectacle de désolation. Plus de quatre personnes en danger au niveau du marché ont été sauvées par les agents de la Protection civile. Ils ont procédé ensuite à l'épuisement des eaux pluviales au niveau du siège des douanes, de la Gendarmerie nationale, des directions des travaux publics et de l'hydraulique, de la polyclinique, de la Maison de la culture, de l'école Ibn Badis, du lycée Houari Boumediene et du marché de la ville. Selon notre correspondant, « les constructions situées trop près de la digue ont été évacuées en priorité. Leurs habitants ont fait sortir ce qu'ils ont pu de leurs biens. La zone la plus touchée reste Aïn Kourse alors que la banlieue d'Illizi, à savoir El Karia, Tin Emri, Sidi Bouslah, Tecbelt, est fortement sinistrée. Dans un réflexe inouï de survie, les rescapés sont montés sur les toits de leurs maisons, dans un premier temps, mais ils ont préféré ensuite fuir au loin en voyant certaines maisons s'effondrer comme des châteaux de cartes ». Selon la même source, « les moyens de transport risquent la paralysie à cause d'une pénurie de carburant puisque l'unique station Naftal ne fonctionne plus. Les banques BADR et BDL sont fermées pour la même cause ». Une catastrophe d'une telle ampleur n'a pas eu lieu depuis très longtemps. La vieille Zohra Hanni a affirmé que le dernier débordemend de l'oued s'est produit en 1988, mais, s'empresse-t-elle d'ajouter sur un ton pathétique, « il n'était pas aussi dangereux ». Peinée, elle ne peut retenir ses larmes en voyant ses objets artisanaux engloutis sous les eaux boueuses à la Maison de l'artisanat. Sa propre maison menace ruine. Elle suscite auprès de son entourage un sentiment de compassion. La Protection civile a dépêché des renforts sur le lieu du sinistre. Des agents sont venus de Ouargla avec des motopompes pour consolider les moyens locaux de sauvetage. Les autorités ont réagi : trois vols militaires ont ramené de Ouargla vers Illizi 6000 couvertures, 250 tentes et 1040 lits de camp. Une aide humanitaire composée de produits alimentaires (sucre, semoule, pâtes, huiles, lait) et de couvertures a été acheminée par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale. Le secrétaire général du ministère se déplacera dans cette wilaya pour s'enquérir de la situation qui y prévaut. Selon la Protection civile, d'autres inondations de moindre importance ont eu lieu à Relizane, Mascara, Tiaret et Médéa où il a été constaté plusieurs menaces d'effondrement de maisons. Les intempéries ont aussi provoqué, hier vers 13h15 à Tlemcen (RN71 reliant la commune de Aïn Youcef et la daïra de Remchi), une collision entre deux fougeons de transport de voyageurs, faisant une quinzaine de blessés.