La grève des travailleurs a entraîné des dégâts estimés à 11 millions de dinars avec, entre autres, le pourrissement sous terre de 15 ha de pomme de terre et de 7 quintaux de semences d'ail d'importation, et la perte d'un verger d'agrumes de 120 ha. C'est à coups de mouvements de protestation et de grèves illégales, en pleine campagne labours-semailles 2011-2012, que la section syndicale affiliée à l'union nationale des paysans algériens (UNPA), enracinée dans la ferme-pilote Richi Abdelmadjid, dans la commune de Belkheir, wilaya de Guelma, impose sont diktat au vu et au su des autorités locales. Même en étant sous le coup de deux décisions de justice prononcées par le tribunal de Guelma les 21 décembre 2011 et le 17 janvier 2012, au motif de grève illégale entamée le 12 décembre de l'année écoulée, et entrave aux travaux des champs et au fonctionnement de l'administration, celle-ci poursuivait, jusqu'à hier, son débrayage. La raison de ce mouvement de protestation a pour origine, nous dit-on, la révision de la convention collective, avec pour point principal une augmentation de la grille des salaires, qui s'est transformée peu de temps après par une demande de départ du nouveau directeur par intérim. Mais qu'en est-il au juste ? Sur les lieux, 68 travailleurs scindés en deux groupes s'opposent: ceux qui veulent travailler et ceux qui ont répondu favorablement à l'appel de l'UNPA. A ce sujet, Brahim Boucetta, directeur par intérim de cette ferme-pilote nous déclare: «En ma qualité de directeur par intérim installé le 17 avril 2011 par la SGP- Groupe semence, plan et Géniteurs, je suis venu pour assainir une situation. Mais j'ai découvert avec le temps un véritable réseau informel qui vivait illégalement de cette ferme-pilote. C'est le moment ou jamais de mettre fin à des années de chaos. Ceux qui ont profité devront rembourser ou je vais saisir la justice ». Il a ajouté qu'une commission d'enquête s'impose. Notons que ce débrayage a provoqué d'importants dégâts. Selon l'administration, il s'agit d'une parcelle de pommes de terre, de 15 ha, qui a pourri sous terre parce qu'elle n'a pas été récoltée, et dont le manque à gagner pourrait atteindre plus de 11 millions de dinars. Un verger (agrumes et noyaux et pépins) de 120 ha est dilapidé, 7 quintaux de semences d'ail d'importation qui ont germé dans leur emballage et plus de deux cents quintaux de blé qui n'ont pas été ensemencés sont perdus. Sans omettre les gros retards dans les travaux de désherbage et engraissage des céréales, la préparation du sol pour la tomate industrielle ainsi que pour la pomme de terre destinée à la multiplication. «Bien que cette ferme-pilote ait vu sa dette de 5,4 milliards de centimes épongée durant la campagne 2010-2011, les mauvaises volontés et le sabotage persistent», précise le directeur par intérim, qui occupe également la fonction de directeur de la ferme-pilote Boumaza Saïd, l'une des plus rentables de la wilaya de Guelma. Notons à titre informatif, que la ferme-pilote Richi Abdelmladjid s'étale sur une surface agricole de 1038 ha dont 980 en irrigué.