Le film Demain, Alger ? depuis hier en compétition au festival de Clermont-Ferrand. Aujourd'hui à sa 34e édition, le Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand, en France, est un des plus grands rendez-vous mondiaux du genre. Inauguré hier, il se prolongera jusqu'au 4 février. Cette année, il regroupe dans sa compétition 77 courts métrages sélectionnés sur 5701 films inscrits. C'est dire combien est grand le prestige de cette manifestation et combien le mérite d'y être sélectionné est déjà une distinction. Cette année, l'Algérie sera présente avec Demain, Alger ? d'Amin Sidi Boumediene. Lauréat du Grand Prix des 2e Journées cinématographiques d'Alger, en juillet 2011, cette première œuvre a été sélectionnée déjà dans plusieurs festivals internationaux : Istanbul, Zagreb, Tanger, Abu Dhabi, Stockholm, Oran… Cette histoire de jeunes amis de quartier qui se noue avec le départ de l'un d'entre eux vers la France a séduit plus d'un spectateur et critique, soulignant un vrai talent cinématographique naissant. Le film a vu le jour grâce à Thala Films, du jeune producteur Yacine Bouaziz dont l'admirable engagement a permis à cinq jeunes candidats à la carrière cinématographique de prendre leur envol. Plusieurs des films produits par Thala Films ont été aussi sélectionnés, ça et là, dans des festivals et rencontres. Cela a valu à son promoteur le Prix du meilleur producteur au Festival d'Abou Dhabi. Cette expérience, qui a reçu le soutien du ministère de la Culture et de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, mériterait d'être renouvelée et étendue, du fait du potentiel immense des jeunes Algériens dans le septième art. demain, Alger ? concourt avec 76 autres films des cinq continents, dont trois seulement du monde arabe : lui-même, Al Hesab de l'Egyptien Omar Khaled, et Vivre du Tunisien Walid Tayaa. Le programme signale également le film Susya de deux jeunes réalisateurs israéliens, Dami Rosemberg et Yoav Gross sous le double emblème Israël/Palestine. Il s'agirait bel et bien d'un choix des auteurs. En effet, le film montre un Palestinien sexagénaire et son fils, obligés de payer le billet d'entrée d'un site archéologique, seul moyen pour eux de visiter leur village dont ils ont été expulsés depuis 25 ans. La compétition sera rude sans doute. Mais la participation à ce festival donne également accès au Marché du film court, qui est aussi un de plus importants au monde. Comprenant un espace vidéo (du 28 janvier au 3 février) et surtout un espace exposition (du 30 janvier au 3 février), il a réuni lors de la dernière édition 3000 professionnels, 31 pays exposants, 100 distributeurs, 108 diffuseurs de salles, 469 représentants de festivals et 68 acheteurs de télévision qui viennent tous y faire leur marché. C'est donc une occasion privilégiée de promouvoir et de placer les films en vue de distributions, de soutiens, de programmations, etc. Espérons que Thala Films et Demain, Alger ? en tirent le plus de bienfaits possibles.