Smaïl Mimoune, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, a affirmé, jeudi à Mila, que 2,3 millions de personnes, entre touristes étrangers et Algériens expatriés, ont visité l'Algérie en 2011. Il a indiqué dans ce contexte que le bilan 2011 des activités du secteur, qui sera prochainement rendu public, révèle «des indices prometteurs» pour le développement de ce «segment vital» de l'économie nationale. Il a insisté sur l'importance d'encourager le tourisme domestique par l'ensemble des opérateurs et des acteurs du secteur, notamment les bureaux et les agences de tourisme, ainsi que par les associations à vocation touristique. En attendant «les indices prometteurs», il faut répéter à nouveau qu'il est nécessaire d'adopter le compte satellite de l'OMT. Le tourisme est un ensemble de secteurs d'activité, tels que le transport, l'hébergement, la restauration, les loisirs, les spectacles, le sport et les entreprises de voyages. Ce n'est donc pas une branche d'activité classique et sa mesure est difficile. La notion de compte satellite a été élaborée par les Nations unies pour mesurer ces secteurs économiques particuliers, qui ne sont pas définis comme des branches d'activité dans les comptes nationaux. Le CST, outil statistique de mesure des biens et services du tourisme selon des normes internationales en matière de concepts, classifications et définitions, permet d'établir des comparaisons avec d'autres branches d'activité et, éventuellement, entre pays et groupes de pays. Or, notre pays continue de se baser sur les chiffres de la PAF et des baigneurs sur les plages algériennes. La comptabilité nationale est avant tout un instrument de mesure au service de I'Etat, mais est-elle bien adaptée pour mesurer l'impact du tourisme ? L'objectif du compte satellite de tourisme est de mesurer le rôle du tourisme dans une économie nationale. Il peut servir de base pour l'analyse des interactions entre les variables du compte satellite et celles du cadre central. Le compte doit retracer la dimension non monétaire du domaine comme l'emploi dans le secteur, le nombre de nuitées, le lieu de résidence des visiteurs. Les seules statistiques fragmentaires de l'hébergement et du transport aérien sont très insuffisantes pour mesurer le tourisme en tant qu'activité économique. Le compte satellite du tourisme a pour but d'apporter des réponses quant à l'état et à l'évolution du tourisme en Algérie, du point de vue de la comptabilité nationale : quelle est la contribution du tourisme, à la création de valeur brute, à l'emploi et à l'économie ? Quelles sont les branches de l'économie qui profitent du tourisme, et dans quelle mesure ? Un responsable au ministère du Tourisme et de l'Artisanat, qui est intervenu avant-hier sur les ondes de la Chaîne III, a confirmé la baisse du flux des touristes vers le grand Sud et, selon lui, les Algériens non résidants commencent à fréquenter les structures hôtelières, contrairement aux années précédentes où ils allaient plutôt chez leurs proches. D'autre part, la destination Algérie est encore insuffisamment connue dans les marchés extérieurs et lorsqu'elle l'est, la situation sécuritaire et une image floue constituent encore un handicap sérieux.