Une soirée exceptionnelle, un grand et beau spectacle, et de bonne facture, que celui offert jeudi par l'orchestre symphonique national (OSN) dans l'auditorium de l'université d'El Tarf, qui s'est parfaitement prêté, malgré quelques craintes pour l'acoustique, à ces toutes premières notes de musique philharmonique jetées sur le pays des lacs. A l'heure pile, les premières notes du concert éclatent et transportent, avec enchantement, la salle pleine d'étudiants. Celles, très entraînantes, de l'ouverture de «Guillaume Tell» de Rossini. Le ton est donné: allégro. Le programme, manifestement étudié pour un public qui découvre, va se poursuivre avec un subtil mélange de pièces de musique universelle empruntés à Schubert, Smetana et Bizet, des morceaux de musique académique algérienne dont Mosaïque du maestro Rachid Saouli qui dirige l'orchestre, et «Ballade» une suite symphonique algérienne de Belli. Un ravissement pour les oreilles mais aussi pour les yeux qui ne va, malheureusement, durer qu'une heure et demie. On en aurait voulu plus. Rachid Souali, agréablement surpris par l'intérêt du public d'El Tarf, promet de revenir. L'OSN, composé d'une soixantaine de musiciens professionnels, ne s'est produit qu'avec la moitié de sa formation à El Tarf. Il n'hésite pas, depuis sa création en 2001, à se déplacer dans les wilayas pour faire découvrir les joies de la musique universelle et académique comme il participe également à toutes les grandes manifestations culturelles nationales.