La Marine algérienne vient de signer un accord avec les chantiers navals galiciens Navantia pour moderniser deux de ses bâtiments, a-t-on appris hier de la presse espagnole. Cette opération, qui concernera la mise à jour de l'équipement électronique et l'armement de ces deux navires, intervient au moment où l'Algérie s'apprête à recevoir son premier navire, El Moundjid (type UT 515 CD), d'une commande de trois grands remorqueurs d'assistance et de sauvetage dérivés des Abeille Bourbon et Abeille Liberté. Cette constante modernisation, décidée depuis 2005 au lendemain du naufrage du bateau le Béchar, a propulsé la Marine algérienne parmi les premiers acteurs du sauvetage maritime en Méditerranée et deuxième en Afrique derrière l'Afrique du Sud en termes de tonnage. Cette année coïncide également avec la nomination, par le président Abdelaziz Bouteflika, du général Malek Necib au poste de commandant des forces maritimes algériennes. En 2009 et 2010, ce même général avait commandé et réceptionné deux sous-marins russes de classe Kilo 636M pour consolider les deux autres submersibles à propulsion diesel-électrique de classe Kilo 877E commissionnés en 1987 et 1988. Dans un article paru hier sur «Immergeant intelligence», la Marine nationale est considérée comme le parent pauvre de l'ANP, car «elle n'a pas bénéficié des mêmes crédits budgétaires ni de la même attention accordés aux autres corps d'armée, notamment à l'aviation. Les besoins de la Marine algérienne se font surtout sentir en frégates, considérées comme le fer de lance de toute force maritime dans le monde». En effet, le général Malek Necib s'est rendu compte, explique la même source, en plus du peu de fiabilité du matériel russe, que les frégates classe Koni, dont dispose l'Algérie et qui datent de 1982 et 1985, ne sont pas dotées de missiles mer-mer. Ce qui constitue un handicap majeur pour une frégate. «D'ailleurs, la Marine russe n'en compte qu'une seule dans ses rangs», a-t-on justifié. Pour ce qui est des trois corvettes de classe Nanuchka, qui ont été livrées à l'Algérie entre 1980 et 1982, une seule (Raïs Salah) peut être considérée comme un navire de guerre, alors que les deux autres sont plutôt des patrouilleurs au vu de leur armement. Ce qui explique la démarche de la Marine nationale de signer un accord avec les chantiers navals galiciens Navantia afin de moderniser deux de ses bâtiments. «Une manière pour parer au plus urgent et de rattraper le retard sur la flotte de guerre marocaine qui dispose de 5 frégates modernes, classe Floréal, Fremm et Sigma, et d'une trentaine d'hélicoptères Panther», conclut Immergeant intelligence.