Plusieurs villages, notamment ceux perchés sur les hauteurs de Naciria, Timezrit et Larbatache, demeuraient, hier encore, isolés par la neige. Le CW107 reliant Timezrit à Naciria est toujours fermé à la circulation. De même que le CW27 reliant Larbatache à Kahla, bloqué pour la cinquième journée consécutive. Les moyens mobilisés par la cellule de veille n'ont pas permis de résoudre les problèmes induits par la tempête. Hier encore, des milliers de foyers était privés d'électricité, de gaz butane et autres produits de première nécessité. Les mesures prises par les autorités se sont avérées largement insuffisantes pour mettre un terme aux souffrances des habitants des localités rurales. «Les secours promis par les autorités n'arrivent toujours pas», déplorent-ils. «On a reçu du miel, pas de la semoule», tempête un citoyen de d'Aït Sidi Amara, dans la commune de Timezrit. Un responsable à la wilaya a annoncé avoir déjà distribué 10 tonnes de semoule, 1800 litres de lait, 1000 kits contenant divers produits alimentaires, 500 couvertures et 500 matelas au niveau des communes les plus touchées par la tempête de neige. La même source ajoute que 1500 à 2000 bouteilles de gaz y ont été distribuées journellement, mais cela reste en deçà de la demande exprimée en ces temps de froid sibérien. Dans la commune de Taouarga, des dizaines de citoyens ont pris en otage le président de l'APC et le chef de la daïra de Baghlia en signe de protestation contre leur «absence au moment où la situation exige qu'ils soient présents à leurs côtés». «Nous n'avons pas d'électricité ni de gaz depuis quatre jours. C'est une honte ! Le maire ne s'est pas rendu dans sa commune depuis cinq jours», s'indigne un citoyen. Le chef de daïra a été libéré en début d'après-midi, tandis que le maire a été empêché de sortir du parking communal. Toutes nos tentatives de joindre les deux responsables en vue d'obtenir de plus amples informations sont demeurées vaines. Dans la commune de Hammadi, des centaines d'habitants ont bloqué durant 3 heures l'autoroute reliant Zeralda à Boudouaou pour réclamer le rétablissement de l'électricité. A Naciria, des centaines de familles d'Imaghninen, Iouryachen, Aït Slimane et Ihmaden, sur les hauteurs de Sidi Ali Bounab, sont coupées du monde depuis quatre jours. «Nous n'avons que de l'huile d'olive. Ceux qui sont partis ce martin au ravitaillement ne sont pas encore rentrés», nous a déclaré un citoyen d'Aït Slimane vendredi dernier. Depuis, aucun contact n'a été établi avec cette région qui a été recouverte, le lendemain, par 150 cm de neige. Le calvaire des habitants est accentué par l'absence du courant électrique. Le câble moyenne tension qui a chuté près d'Imaghninen n'a pas encore été remis en place par les équipes de Sonelgaz. Hier, de nombreux jeunes de la commune se sont mobilisés pour porter aide et assistance à leurs concitoyens d'Aït Sidi Ali, une localité enclavée relevant de la commune de d'Aït Yahia Moussa (Tizi Ouzou). «Ce village est le plus isolé de toute la région. Il compte une dizaine de foyers, mais aucun magasin. Les habitants sont rattachés à la wilaya de Tizi Ouzou. Leurs enfants sont scolarisés dans les établissements scolaires de Timezrit, à l'extrême sud-est de Boumerdès», précise Massi, un jeune de Bouassem (Naciria). «Pour le moment, il n'y a que les militaires qui pourraient leur venir en aide, comme ce fut le cas en 2005», ajoute-il.