Les grévistes dénoncent le «mépris» de la tutelle, à savoir le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. L es enseignants des 35 écoles paramédicales, baptisées désormais «Instituts nationaux de formation supérieure en paramédicale et d'enseignement paramédical», sont en grève illimitée depuis le 10 février après avoir débrayé durant deux semaines de manière cyclique en raison de trois jours par semaine, dont le taux de suivi est estimé à 90%, selon M. Kebal, le porte-parole du Syndicat des enseignants des écoles paramédicales. Une situation qui ne semble pas inquiéter la tutelle, alors que 10 000 étudiants risquent l'année blanche. Une plateforme de revendications a été pourtant remise à la tutelle en octobre 2011, mais est toujours sans réponse. Ainsi, le Syndicat national des enseignants des écoles paramédicales, qui compte dans ses rangs 500 enseignants, exige la satisfaction totale de ses revendications «légitimes» consistant essentiellement en la révision du statut de l'enseignant paramédical ainsi que du régime indemnitaire au même titre que tous les corps de l'enseignement relevant de la Fonction publique. A travers leur mouvement, ces enseignants dénoncent «le silence et le mépris du ministère de la Santé quant à la prise en charge de leurs revendications» ainsi que l'état dont lequel se trouvent actuellement les écoles de formation. L'instauration de la double tutelle (ministère de l'Enseignement supérieur — ministère de la Santé) au niveau de ces établissements, sans mettre au préalable les mécanismes nécessaires pour le bon déroulement des enseignements, a sérieusement affecté l'organisation de ces écoles. «Une décision unilatérale qui pénalise les enseignants. C'est pour cela que nous exigeons une reconnaissance pédagogique avec le même statut en permettant l'accès au master 1 et master 2 à ceux qui ouvrent droit, une progression de carrière à l'instar des autres corps d'enseignement relevant de la Fonction publique, la participation aux emplois supérieurs et à la gestion de ces instituts et une prime d'accompagnement scolaire», a ajouté M. Kebal. En termes d'enseignement, les nouvelles mesures viennent encore pénaliser des étudiants. «Aucune inscription en première année n'a été faite pour l'année 2011-2012 au niveau de ces instituts. Les autres promotions, les deuxième et troisième années, seront soumises à une formation complémentaire de neuf mois pour obtenir l'équivalent d'une licence professionnelle. Cette durée a été revue à la baisse, donc la formation ne se fera que durant six semaines. La qualité de la formation est donc compromise», a-t-il souligné. La double tutelle a fait que l'année 2011-2012 est une année blanche pour la première année. Le programme d'enseignement adapté à la nouvelle structure pédagogique n'a pas été préparé, pourtant des enseignants de ces écoles ont fait une proposition qui n'a pas été validée par le ministère de l'Enseignement supérieur. «C'est ainsi qu'on a placé la charrue avant les bœufs», a-t-il conclu, en précisant que la tutelle (ministère de la Santé) a, au lieu d'être à l'écoute et se mettre à la table des négociation, préféré passer aux sanctions pour les grévistes à travers la ponction sur salaire. Une sanction qui ne semble pas affaiblir la détermination de ces enseignants, qui comptent durcir la contestation jusqu'à la satisfaction de leurs revendications.