Pourquoi la 5e convention franco-Maghreb, organisée récemment au palais Brongniart, à Paris, n'a pas drainé d'entreprises algériennes ni tunisienne. M. El Ouahdoudi, organisateur et président de cet événement, avance deux raisons principales : « Difficultés des entrepreneurs algériens à obtenir à temps un visa d'entrée en France et le manque de préparation des sociétés algériennes à l'internationale ». Quant aux sociétés tunisiennes, le même interlocuteur a estimé que « celles-ci ne participent que si elles sont financées par l'Etat ». Vrai ou faux ? Toujours est-il, l'édition de cette année a été majoritairement marquée par la présence d'entreprises et exposants marocains. Et mise à part l'intervention de Mme Belbechir, gérante de l'entreprise algérienne de bureautique SEMAP, qui a reçu le trophée de la meilleure entrepreneuse de l'année, toutes les communications ont été consacrées aux opportunités de l'investissement au Maroc. Pour Wassila Ben Habib, chargée d'affaires à la Convention, plusieurs entrepreneurs français étaient déçus de ne pas voir leurs collègues algériens assister à la rencontre. « Je devrais signaler l'attitude contradictoire des entreprises algériennes qui manifestent, d'une part, le désir de s'ouvrir sur l'étranger, mais qui, d'autre part, s'absentent lors de ce genre de colloque. » Et d'ajouter : « L'Algérie s'ouvre à peine sur l'internationale, contrairement aux sociétés marocaines qui sont faciles d'accès et expérimentées. » Existe-t-il vraiment une explication « politique » pour qualifier la désertion des entreprises algériennes et tunisiennes ? M. El Ouahdoudi affirme qu'il n'y en a aucune. « Notre convention n'est pas suffisamment connue auprès des entreprises algériennes. Nous avons juste besoin de deux ou trois ans pour nous faire une place dans ce pays. D'ailleurs, nous venons d'ouvrir un bureau à Rouiba pour travailler dans ce sens », dira-t-il. Karima Amouche, architecte urbaniste, participante, ne s'étonne pas, pour sa part, de remarquer que l'Algérie brille par son absence. « Il y a un déficit en communication. Ni l'ambassade d'Algérie à Paris ni les structures économiques concernées, tel que le ministère de l'Economie ou des PME ne font un vrai travail d'information auprès des investisseurs. C'est pour cela, d'ailleurs, que les projets ne se réalisent jamais en Algérie, alors qu'ils voient facilement le jour ailleurs. » Quel est l'avenir de la convention ? Les organisateurs gardent un réel espoir de voir ce rendez-vous annuel prendre plus d'ampleur et de consistance. « Il faut vraiment mettre le paquet sur l'Algérie où les opportunités d'investissement sont immenses, sans oublier aussi la Tunisie. Et si ce n'était pas le cas, il ne faudrait plus parler de convention franco-maghrebine, mais plutôt de convention France-Maroc », juge un participant marocain.