Vingt mille entreprises, dirigées par des Maghrébins installés en France, veulent investir en Algérie. Dérisoire! La moyenne des échanges commerciaux intermaghrébins est estimée à moins de 5% dans le commerce extérieur. C'est ce qu'a déclaré, hier, le fondateur de la Convention France-Maghreb, M.Mohamed El Ouahdoudi, lors d'une conférence de presse organisée pour présenter la 6e édition de la convention qui se tiendra le 2 février à Paris. Un volume d'échange jugé «faible» par rapport aux potentialités que recèlent les pays du Maghreb. «La dynamique existe et les classes économiques maghrébines sont totalement matures pour faire le business entre elles. C'est un levier qui pourrait générer d'énormes points de croissance», considère M.El Ouahdoudi et d'ajouter que «nos politiques doivent dire clairement qu'ils veulent dynamiser le Maghreb économique. Nous visons même le parrainage des chefs d'Etat du Maghreb des prochaines éditions de la Convention France-Maghreb». Selon lui, les gouvernements de la région doivent faire passer ce message «sinon la région restera dans une forme de clandestinité». Il souligne, aussi, que c'est la volonté des entrepreneurs qui va renforcer le développement de la région. Il faut savoir que les échanges commerciaux, entre pays du Maghreb, sont en hausse de 12%. Toutefois, ils ont atteint seulement 1,5 milliard de dollars en 2005. La Tunisie représente, à elle seule, 37% de ce montant, alors que l'Algérie n'en représente que 20%. Quant aux investissements intermaghrébins, ils se situent entre 300 et 800 millions de dollars par an. Le Fonds monétaire international (FMI) avait, dans son dernier rapport, incité, vivement, les pays du Maghreb à renforcer leurs relations économiques et accroître leur coopération, rappelle-t-on. Les experts du Fonds estiment que si les obstacles au commerce régional sont supprimés, un marché de plus de 80 millions de consommateurs sera créé pour susciter de nouveaux investissements. Ils expliquent que le fait d'offrir aux investisseurs étrangers établis dans un pays maghrébin, un accès direct et facile à l'ensemble de la région du Maghreb, incitera les investisseurs à s'installer dans la région. Il convient de citer le cas de la France, considérée comme le premier investisseur étranger en flux et en stocks en Tunisie et au Maroc, et le deuxième investisseur en Algérie. Dans ce contexte justement, M.El Ouahdoudi souligne que l'Algérie n'est, aujourd'hui, pas du tout un pays à risque. Elle offre un climat favorable à l'investissement. «Les Français manifestent un intérêt plus que réel pour le Maghreb», indique-t-il en avançant le chiffre de 20.000 entreprises dirigées par des Maghrébins installés en France qui veulent investir en Algérie. La Convention France-Maghreb constitue ainsi un observatoire sur les relations France-Maghreb, dit-il. L'édition de cette année se tiendra à Paris, le 2 février, au palais Brongniart. Parrainée par l'ambassade d'Algérie en France, elle aura pour thème: «Dirigeants-métropoles-réseaux: des diversités au service de l'espace France-Maghreb». Elle regroupera de nombreux cadres et entrepreneurs, d'origine algérienne voire maghrébine, installés en France. Ce rendez-vous d'affaires sera, ainsi, une occasion propice pour ces derniers afin de nouer des relations de partenariat avec leurs homologues du Maghreb et de promouvoir l'investissement franco-maghrébin. Parmi les partenaires confirmés à cette édition, la participation d'entreprises algériennes dans la maintenance industrielle, les Ntic et la sous-traitance en général. Un programme de conférences, d'ateliers, d'expositions et de rencontres est prévu dans le cadre de cette édition. Le trophée de la Convention sera décerné, cette année, à la Cnep banque.