La cour de Béjaïa veut se doter des meilleures conditions pour prétendre refléter l'image d'une justice à la page et faire tomber les a priori. Une tâche que l'on a estimé devoir entamer notamment par l'amélioration de la notion du service public. Pour ce faire, la cour a mis en place en juillet dernier un guichet unique opérationnel à 100% vers la fin de l'année écoulée. « Une petite expérience avec les moyens de la cour », qui s'inscrit en dehors de l'opération pilote menée par le ministère de tutelle dans trois wilayas. Le bureau permet une centralisation des informations mises à la disposition du justiciable et aussi du corps des avocats. « Le casier judiciaire est remis le même jour de la demande », soutient M. Laâzizi au cours d'une conférence de presse autour de l'activité judiciaire de la cour. Pour permettre ce gain du temps, les tribunaux de la wilaya sont dotés de moyens pour être liés à l'aide de l'Intranet, à la cour qui s'apprête à se connecter au réseau national relevant du ministère. Ce qui permet de demander le casier judiciaire dans n'importe quel tribunal du pays. 81 151 exemplaires de ce document (B3) ont été remis au niveau des tribunaux de la wilaya en 2005. Relativement récente, la nouvelle méthode fait face à la ténacité des réflexes imposés au temps des retards dans l'établissement des documents dont de nombreux casiers judiciaires établis sont dans l'attente d'être récupérés par leurs demandeurs. Dans le même cadre de la réforme de la justice, la cour de Béjaïa souligne l'importance du volet formation. A la faveur de la convention signée entre le ministère de tutelle et l'université de la formation continue, appliquée en novembre dernier, deux groupes de magistrats suivent des formations en informatique et en anglais à l'université de Béjaïa, tandis que d'autres magistrats sont envoyés en France et en Belgique pour des formations. « Nous avons programmé 12 conférences internes pour cette année », affirme M. Laâzizi qui, en informant aussi de la tenue imminente d'un séminaire sur la médecine légale, croit pouvoir qualifier son institution de « cour référence » dans ce domaine. Comme on ne se prive pas d'attirer l'attention sur le fait que l'un des premiers, pour ne pas parler de cas inaugurateurs, cas de « liberté traditionnelle a été décidé à Béjaïa ». C'était à la mi-août dernier, après que le pouvoir discrétionnaire du ministre ait été supprimé dans la loi, 14 détenus, sur 30 dossiers de demandes, ont été libérés sous conditions en 2005. Actuellement, 41 dossiers de demande de liberté conditionnelle sont en voie de formalisation. Jusqu'à novembre dernier, 54 personnes, dont un mineur, ont fait l'objet de détention préventive à Béjaïa. Le conférencier prend l'exemple du dernier mandat d'arrêt, pour la criminelle, « datant de juillet de la même année » pour soutenir que « la détention préventive est maîtrisable ». Le propos a porté, à l'occasion, sur les conditions de détention que le procureur général place parmi les préoccupations de son administration en s'attardant notamment sur la prise en charge médicale des détenus. En outre, le problème de l'exiguïté des établissements pénitentiaires est exposé comme « obstacle » à l'application des différents programmes au profit de la population carcérale. La solution est proposée dans le chapitre des projets de la cour qui a programmé la réalisation, pour cette année, d'une maison de rééducation de 1000 places à la sortie de Oued Ghir et d'une maison de prévention de 300 places à la sortie d'Akbou. Cette dernière ville aura également son nouveau tribunal qui sera réceptionné au bout de 24 mois sur un terrain de plus de 3400 m2 à proximité de l'hôpital. L'opération a déjà débuté.