La mémoire de cinq colonels de la région, Ali Mellah, Amar Ouamrane, Slimane Dhiles, Salah Zaâmoum et Krim Belkacem, a été honorée lors d'un recueillement organisé hier au village Aït Berdjal. L'association culturelle Tarwa n'Krim Belkacem de la commune d'Aït Yahia, à 25 km au sud-ouest de Tizi Ouzou, rend hommage, ces jours-ci, aux valeureux chefs historiques de l'ancienne commune mixte de Draâ El Mizan. Un programme d'activités a été mis sur pied pour honorer la mémoire de cinq colonels de la région, Ali Mellah, Amar Ouamrane, Slimane Dhiles, Salah Zaâmoum et Krim Belkacem. Hier, lors d'un recueillement sur la tombe de Slimane Dhiles, au village Aït Berdjal, nous avons assisté aux témoignages des moudjahidine qui ont connu ces chefs de l'ALN. «J'ai connu Krim Belkacem au début de la guerre quand il venait dans notre village avec ses troupes. Je me rappelle qu'il était surnommé Si Omar, alors qu'avant, on ne savait pas que c'était lui. J'ai rencontré aussi Amirouche et je lui ai même fait la liaison. Krim, Ouamrane, Dhiles et Mellah étaient des baroudeurs», nous a raconté Ramdane Sana, président de l'Association des grands invalides de guerre. De son côté, l'ancien maquisard Ahcène Marak nous dira : «J'ai pris le maquis depuis le déclenchement de la guerre de Libération, en 1954. J'étais agent de liaison avec Krim Belkacem et Ouamrane, notamment en Haute Kabylie. En 1958, j'étais aux frontières tunisiennes. J'ai connu Si Salah (colonel Dhiles) en 1960», ajoute-t-il. D'autres moudjahidine de la région sud de la wilaya de Tizi Ouzou ont également revisité ces chefs historiques. Hocine Ahmed Ben Belkacem, ancien maquisard et fils de chahid, nous raconte : «J'étais un peu jeune au début de la guerre, mais je me rappelle de Ali Mellah, car il habitait pas loin de notre village. C'était un homme très calme comme Mohand Oulhadj.» Ali Dhiles, fils du colonel Si Saleh, nous a également parlé de son père : «Mon père m'a dit qu'il n'a pas voulu assister aux Accords d'Evian parce que la liste des participants a été faite par Boumediène, or il était contre. Au lendemain du déclenchement de la guerre de Libération nationale, il est rentré d'Alger pour rencontrer, à Draâ El Mizan, Ali Mellah et Krim Belkacem. Il connaissait avant le début de la guerre Ouamrane. Il était un grand baroudeur qui avait un esprit lucide.» Sa sœur enchaînera : «Mon père aimait beaucoup Abane Ramdane et Larbi Ben M'hidi. Quand il était alité avant son décès, il me répétait souvent : ‘J'ai hâte de mourir pour rencontrer Abane et Ben M'hidi'.» Par ailleurs, notons que l'association Tarwa n'Krim Belkacem organise aussi des expositions, des conférences et des tables rondes sur la révolution, à la maison de jeunes de Draâ El Mizan, au musée Krim Belkacem à Aït Yahia Moussa. Les membres de ladite association prévoient aussi, pour lundi, à l'occasion du cinquantenaire de la journée de la victoire nationale, des recueillements sur les tombes de Krim Belkacem, Ali Mellah, Mohamed Zamoum et Amar Ouamrane au cimetière El Alia, à Alger.