Le conseil d'administration d'ArcelorMitttal Algérie a validé, il y a quelques semaines, un plan de développement de 200 millions d'euros. ArcelorMittal Annaba et la Banque extérieure d'Algérie (BEA) ont signé dimanche un accord de financement, évalué à 9 milliards de dinars, apprend-on de la direction générale du complexe sidérurgique d'El Hadjar. «Il sera mis à notre disposition immédiatement», ajoute la même source. Initialement, les négociations portaient sur un crédit bancaire de 14 milliards de dinars, dont 9 milliards destinés pour le rachat de la dette d'Arcelormittal auprès de la banque française Société Générale. L'annonce a été faite avant-hier, à travers un communiqué rendu public par ArcelorMittal où Joe Kazadi, le nouveau directeur général de la filiale algérienne du géant mondial de l'acier, déclare : «Après avoir réuni l'ensemble des garanties requises, je suis heureux que cet accord, fruit d'une coopération exemplaire entre la BEA et ArcelorMittal Annaba, se concrétise.» Le conseil d'administration d'ArcelorMitttal Algérie a validé, il y a quelques semaines, un plan de développement de 200 millions d'euros. «Cet accord de financement permettra progressivement à ArcelorMittal Annaba de porter sa capacité de production à 1,4 million de tonnes», annonce la direction générale du complexe sidérurgique d'El Hadjar dans son communiqué. Or, le montant du prêt couvre seulement le rachat de la dette. Il a nécessité, selon toujours la même source, une caution du groupe de premier rang déposée par le groupe de Mittal Lakshmi. Contacté, Smaïl Kouadria, le secrétaire général du syndicat d'ArcelorMittal Annaba, se dit satisfait suite à la signature de l'accord de financement entre la direction de son employeur et la BEA. «La concrétisation de cet accord représente l'aboutissement de trois années de lutte menées par les travailleurs pour exiger des actionnaires de l'entreprise – ArcelorMittal et le groupe Sider – la modernisation des installations du complexe sidérurgique d'El Hadjar», affirme le représentant du partenaire social. Force est de souligner que ce consensus entre les deux parties a été précédé par une simulation d'une cessation de paiement annoncée par ArcelorMittal et démentie quelques jours après par la maison mère. Pour accorder un prêt de 14 milliards de dinars, la BEA avait exigé l'hypothèque de l'assiette de terrain sur laquelle est érigé le complexe. Or, ce terrain appartient au groupe Sider, actionnaire minoritaire à 30% dans ArcelorMittal. Le refus de Sider avait poussé le groupe ArcelorMittal à venir au secours de sa filiale algérienne pour mettre à la disposition de la BEA une garantie internationale de premier rang nécessaire pour un crédit de 9 milliards seulement. Aussi, l'annonce de la signature de cet accord de financement intervient au moment où le projet d'un mégacomplexe sidérurgique qui sera réalisé à Bellara (Jijel) commence à se concrétiser. Le partenaire national qui détiendra les 51% des actions est le groupe Sider et le Fonds national d'investissement (FNI). L'on n'écarte pas qu'une fois que ce dernier aura accompagné le projet au niveau de l'ANDI, il cèdera ses parts à un partenaire privé algérien, car il n'a pas la vocation. C'est ainsi qu'on avance le nom du groupe Cevital qui était parmi les premiers à afficher son intérêt à réaliser un complexe sidérurgique à Bellara, avec la même capacité de production. Le projet du complexe, dénommé Qatar Steel International, devrait entrer en service à partir de 2016 avec une moyenne de 4,8 millions de tonnes métriques par an. Dans une première étape, il va produire 2,5 millions de tonnes d'acier long, une production appelée à augmenter à 4,8 millions de tonnes dans une deuxième étape avec la production des aciers plats et spéciaux. Le nouveau procédé de production de l'acier appelé «réduction directe» qui n'aura besoin que du gaz et du minerai enrichi fera de ce complexe un sérieux concurrent pour ArcelorMittal El Hadjar qui peine actuellement à atteindre un million de tonnes d'acier liquide.