Amizab Ath Aïlem, Thala n'Djeddi Menguellat, Ouaghzène, Thala Budi, en plein cœur de Michelet, autant de sources naturelles où jaillit une eau non seulement limpide et potable, mais aussi thérapeutique, à en croire ces villageoises qui viennent par nuées y puiser l'eau. En effet, thala ou acharchor, fontaine ou source naturelle, reste à Ath Menguellat, comme partout ailleurs en Kabylie, source de vie, d'espoir et de fertilité. Rappelons que les villages des localités sus-citées sont dotés d'AEP depuis déjà très longtemps, il n'en demeure pas moins qu'on en fait usage que pour les tâches ménagères : lessive, ménage... « L'eau est tellement traitée au niveau de la station d'épuration de Oued El Djemaâ qu'elle perd tout autre goût sauf celui de l'eau de Javel ou autres produits », nous révèle une sexagénaire des Ath Menguellat qui, en plus, attribue un pouvoir purement thérapeutique à cette source de Ouaghzène. Elle ajoutera : « A chaque fois que nous prenons l'eau du robinet même accidentellement nous la sentons dans nos entrailles. Alors, pour quelqu'un qui souffre, comme moi, de calculs rénaux, l'eau de cette source est salvatrice ! Elle n'a absolument rien à envier à ces marques mises en bouteille que l'on achète parfois à 30 DA ! » Par ailleurs, en dehors de l'intérêt accordé à ces lieux de convivialité et de rencontre féminine, ces sources sont aussi considérées comme espace rituel. « Les nouvelles mariées, celles qui doivent sortir du domicile conjugal pour la première fois, se rendent puiser l'eau pour leur nouvelle famille, manière d'inspirer confiance aux siens », nous apprend-on. La nouvelle mariée, thislith, doit aussi y jeter quelques grains de légumes secs (pois chiches, lentilles, petits pois...) qui pousseront aux alentours. Ainsi, la jeune femme s'assurera de la fertilité et donnera vie à une progéniture. L'eau, c'est la vie, dit-on, c'est aussi clair que l'eau de source !