Tout le monde l'aura constaté : l'Assemblée populaire de wilaya (APW) est rarement représentée dans les cérémonies officielles et les visites de travail qu'effectuent dans la région les représentants du gouvernement et l'exécutif de la wilaya, de même que dans les rencontres relatives aux questions socioéconomiques locales. L'absence des élus ou de leur président a été particulièrement remarquée lors de la tournée de travail entamée par le wali de Chlef à travers les communes et qui se poursuit toujours. Aucun membre de l'assemblée n'a été donc mandaté officiellement par ses pairs ni aperçu parmi la délégation de la wilaya ayant effectué jusque-là ces visites axées principalement sur le développement local et le recensement des préoccupations des citoyens. Interrogés sur cette éclipse pour le moins étrange, certains élus disent ne rien comprendre à cela et que le statu quo observé au sommet de l'APW risque de porter un sérieux préjudice au fonctionnement de cette institution censée représenter la population et contribuer à l'amélioration des conditions de vie. Déjà, certaines voix se sont élevées pour exiger des explications à son président sur ce sujet et l'on annonce des débats extrêmement « chauds » lors de la prochaine session de l'APW qui se tiendra le 6 mars prochain, alors qu'elle devait avoir lieu les 21 et 22 février. Hier, un autre élu, Abderrahmane Boutaba du FLN, est sorti de son silence en nous faisant parvenir un communiqué de presse dans lequel il dénonce la gestion actuelle de l'APW. « La situation au niveau de l'APW a atteint un seuil intolérable, ses responsables sont plutôt préoccupés par leurs affaires personnelles, ignorant complètement les préoccupations des citoyens. Depuis un certain temps, certains dirigeants de l'assemblée, à leur tête le président, ont carrément abandonné leurs postes, suscitant la colère et la désapprobation des citoyens qui viennent au siège de l'APW pour exposer leurs doléances », souligne-t-il. Et de poursuivre : « Le plus étrange dans l'affaire est que les membres en question continuent à utiliser les moyens de l'Etat pour leurs besoins personnels. » Il demande en conséquence au wali de Chlef, au nom de ses pairs qui l'auraient mandaté à cet effet, de « prendre les mesures réglementaires qui s'imposent dans pareils cas ».