Ce que l'on craignait dans les cercles sportifs koubéens s'est produit. Le RC Kouba est relégué en Division nationale amateur (DNA). Un «exploit» à mettre au crédit des dirigeants de la SSPA. Jamais depuis sa création (1945) et son accession en Nationale I (1965), le club n'a subi pareille humiliation que les Koubéens vont vivre dans leur chair, le temps que durera le purgatoire. En 57 ans d'existence, le RCK a traversé des périodes difficiles, mais jamais aussi sombres que celle où l'ont précipité ses actuels dirigeants. «Ce résultat, c'est tout sauf une surprise», indique un supporter qui ajoute : «C'était prévisible à partir du moment où les clefs du club ont été confiés à d'illustres inconnus qui ont étalé l'étendue de leur incompétence et précipité le club dans les profondeurs de la hiérarchie du football national.» Le président du comité de supporters, Azzedine Safsafi, est catégorique «nous, au comité de supporters, on avait le pressentiment que ça allait être une saison difficile au vu de ce qui s'est passé à l'intersaison entre la SSPA et le CSA. Il y a eu beaucoup de divergences entre les deux groupes. L'équipe a eu une entame difficile, et puis, au mercato ça été pareil. Point de préparation. Aujourd'hui, le résultat est là. Moi, je dis que la faute incombe en premier lieu aux membres de la SSPA qui n'ont pas fait correctement leur boulot. C'est regrettable de le dire, mais c'est la triste réalité. Il ne faut pas se voiler la face, ceux qui étaient aux commandes du club ont failli dans leur gestion.» Côté joueurs, le milieu offensif Walid Bencherifa affirme : «Sur les raisons qui sont à l'origine de cette catastrophe, il est clair que la direction du club n'a pas été à la hauteur et loin des aspirations de tous. Trop de fautes ont été commises et à ce niveau, c'est impardonnable. A un moment donné, nous, les joueurs, on avait l'impression qu'il n'y avait aucun dirigeant à la tête du club, ni interlocuteur avec qui dialoguer. Plus la crise perdurait, plus l'équipe perdait sa motivation. C'est cruel de le dire, mais c'est la vérité. Du moins, c'est ce que ressentent les joueurs.» Pour le président du CSA, Mustapha Bachène, «l'unique responsable de ce lamentable résultat c'est la SSPA/RCK et son conseil d'administration. On ne le dira jamais assez, c'est le résultat d'une gestion unilatérale d'un président qui a pris le club en otage, à compter du 31 décembre 2011. Aujourd'hui, il cherche par tous les moyens à faire endosser aux autres ses propres échecs. A sa place, un autre aurait eu l'élégance de demander pardon aux supporters et disparaître définitivement de la mémoire collective des Koubéens. Lui et ses amis du conseil d'administration ont précipité le RCK au fond du trou. D'autres hommes, plus sincères, compétents qui aiment vraiment le club feront revivre ce symbole cher aux Koubéens. D'un groupe constitué de joueurs capables de faire accéder le RCK, ils en ont fait un relégable. La mémoire koubéenne n'oubliera jamais cet affront planifié et exécuté par des individus qui sont rentrés par effraction à l'intérieur du club.» Nos multiples tentatives d'entrer en contact avec le président de la SSPA ont été vaines. Il est resté injoignable sur ses deux lignes téléphoniques.