L'Entente de Sétif a remporté, hier, la 48e finale de la Coupe d'Algérie, sa huitième, en s'imposant (2-1) après prolongations, face au CR Belouizdad, au bout d'un match de bonne facture. Les Sétifiens n'ont pas volé leur succès devant, il faut le dire, un adversaire courageux qui, malheureusement, n'a pas joué sur sa valeur. Cette finale, disputée devant le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de prestigieux hôtes de la Fédération, à savoir le président de la FIFA, Joseph Blatter, celui de la CAF, Issa Hayatou, 60 000 supporters et des millions de téléspectateurs, n'a pas tenu toutes ses promesses. Crispées, certainement par l'enjeu, les deux formations n'ont pas produit le spectacle souhaité. Pourtant, la finale a débuté sur un rythme qui laissait entrevoir de bonnes choses. Toutefois, il a fallu attendre la 22e minute de jeu pour assister au premier coup d'éclat suite à un magistral coup franc exécuté des 30 mètres par Hachoud qui a trompé Ousserir, surpris par la trajectoire flottante du ballon (1-0). Cette ouverture du score a complètement bouleversé les plans du coach Djamel Menad et de ses joueurs obligés de courir après l'égalisation. Hier, les camarades de Sofiane Abdat ont longtemps confondu vitesse et précipitation dans le dernier geste, à l'image de leur buteur Slimani trop esseulé en pointe pour espérer surprendre la vigilance de l'expérimenté Farouk Belkaïd. Les joueurs d'Alain Geiger ont eu plusieurs opportunités de plier le match, mais à chaque fois, ils ont fait le geste de trop au grand bonheur de la défense belouizdadie. Il faut dire que Aoudia (ESS) n'a pas eu le rendement escompté. Après la pause, la partie s'est résumée à un jeu d'attaque (CRB)-défense (ESS). Le coach sétifien a pris un gros risque en acceptant le recul de ses joueurs vers leur périmètre bien défendu par Mohamed Benhamou. Alors que le CRB monopolisait le ballon, c'est l'ESS qui s'est procuré les occasions les plus nettes de creuser le score par l'intermédiaire, successivement, de Djabou (intenable) et Benmoussa aux tirs très appuyés. Le keeper belouizdadi, Nassim Ousserir, a longtemps fait reculer le sentence finale en s'interposant avec brio aux rapides contre-attaques sétifiennes. Il s'est imposé dans le face-à-face avec le virtuose Djabou qui a brûlé la politesse à toute la défense du Chabab avant d'échouer devant l'ancien gardien de l'équipe nationale. Sentant l'adversaire à sa portée, l'entraîneur belouizdadi lance dans le bain, tour à tour, Kherbache et Benaldjia qui apportèrent un peu plus de fraîcheur dans l'entre-jeu. Et c'est fort logiquement que le CRB égalisa par Amar Ammour à une poignée de minutes du coup de sifflet final, suite à un mauvais renvoi de la défense de l'Entente. Cette égalisation méritée a eu pour effet de faire sortir l'ESS de sa torpeur lors des prolongations. A quelques instants de la fin de la première prolongation, Benmoussa expédia un missile dans la cage de Ousserir masqué par un adversaire et un partenaire. Le sort de la 48e finale de la Coupe d'Algérie était définitivement scellé … au grand soulagement de Joseph Blatter qui avait un jet à prendre pour être chez lui avant 22h. Il a laissé derrière lui des Sétifiens heureux de fêter leur huitième victoire en finale de la Coupe d'Algérie, un record, et des Belouizdadis, tristes après cette finale ratée. Sétif a mérité la victoire sur l'ensemble de la partie. Bravo aux deux formations pour le fair-play et l'esprit avec lequel elles ont livré la partie.